je suis arrivé(e) le : 24/03/2020
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pseudo : miss makabé
avatar : zoë kravitz
crédits © : Skatevibe (ava) ; ANAPHORE (signa) ; sethbb (bannière)
multi-comptes : logan the king, daddy winnie, darkdavid83
âge : Trentaine dorée, elle est bonne à marier.
situation : Récemment séparée, son fiancé risque pas de la rappeler.
métier/étude : jeune psychologue, son cabinet s'occupe majoritairement d'enfants et adolescents.
pouvoir : Dérèglement thermique. Elle peut modifier la température corporelle des personnes qu'elle touche.
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| Sujet: 'Cause there's a gun at my head. (ft. Pollux) :: Lun 24 Aoû - 18:15 | |
« Aujourd’hui, j’ai fait pleurer ma Maman. ». La voix du petit Marcus a explosé entre les cubes de bois étalés par terre. Pour la troisième fois depuis le début de la séance, le garçon avait changé d’activité. Après le dessin et les peluches, le voilà qu’il vient brusquement de détruire sa tour maladroitement formée deux minutes auparavant. Ton timbre délicat rejoint en écho celui de l’enfant. « Tu sais pourquoi elle a pleuré, ta Maman ? ». Tes doigts nus glissent sur les formes sculptées, il s’est déjà éclipsé pour fouiller dans le coffre à jouets. Sa tête tangue, d’avant en arrière, ses mains collantes creusent pour atteindre les poupées en plastique. « Parce que, euh, parce que j’ai laissé le robinet ouvert et-et-et, y’avait de l’eau partout, comme une grande piscine ! ». Tes yeux suivent ses gestes parasites, sa façon de se déplacer dans l’espace, comme s’il redécouvrait chaque recoin de la pièce pour la première fois, tu le vois caresser la chevelure synthétique de la Barbie qu’il a déniché. « Et pourquoi tu as laissé le robinet ouvert ? Tu t’en souviens ? ». Ses doigts continuent de recoiffer les mèches désordonnées de la poupée, un silence s’installe, tu le fixes jusqu’à ce qu’il souffle en haussant les épaules. Et finalement, à force de trop tirer, la poupée en perd sa tête. ((Il a oublié.))
Il ne te regarde déjà plus, ni toi, ni sa mère qui tient fermement sa main pour qu’il ne s’envole pas, il est déjà loin, Marcus. « Je suis vraiment désolée de vous faire rester aussi tard, Miss Logan. Vous savez, c’est mon mari, il- ». Ta main frôle son épaule, tes lèvres articulent un doux sourire. « Je comprend. La semaine prochaine, j’aimerai bien que vous assistiez à la séance, si c’est possible. ». Tes yeux ont capté son hésitation, l’angoisse qui fait trembler le bout de ses doigts, elle t’adresse un rictus embarrassé. « Je vais essayer. ». La porte s’est refermée en silence derrière ces deux silhouettes désarticulés, l’enfant contorsionniste, la mère au dos arrondi, ils auraient presque pu t’arracher une larme, à la place c’est le soupir attristé de Dolores qui mets fin au silence. « Pauvre femme. ». Il te brûle encore les yeux. ((Le bleu sur sa nuque.)). « Comme vous dîtes. ». ((Tu te sens inutile.))
Tu n’as pas un travail facile. Tu ne t’en plains pas, tu l’as choisi, il te permets de vivre dans de bonnes conditions, tu ne manques de rien, tu récoltes même les honneurs et l’admiration de certain.e.s. Mais, au milieu de tous ces avantages, rien ne te fait plus souffrir que le regard vide de tes patient.e.s, de leurs proches. Comme si tout était sans espoir, que le fond du gouffre était atteint et qu’ils continuaient de creuser sans que ta main ne puisse les atteindre. Ce sentiment d’impuissance, la solution est juste là, aux creux de tes paumes, elle s’échappe en un écoulement de sable fin, impossible de la saison complètement. Mais Keira, ne laisse pas tes yeux compter les grains trop longtemps, la marée est déjà haute. ((Tu risque de te noyer.))
Depuis la visite surprise d’une agent de l’unité anti-mutant, tu rases les murs. Déjà discrète de nature, il ne t’en fallait pas beaucoup pour passer inaperçue. Là où la tâche se complique, c’est lorsqu’il s’agit de sentir le danger s’émaner des personnes. Tu avais beau voir les signes, tu n’avais pas la formule entière, ta marge d’erreur est trop grande, tu tâtonnes et finalement, tu te laisses bercer par ta gentillesse naïve. Tout du moins, c’est ce que tu te répètes maintenant que tu es agenouillée sur un trottoir humide, à vérifier que ce cadavre est encore de ce monde ou non. « Tout va bien ? ». Tu l’avais trouvé, cet enfant égaré, épuisé, son visage mal éclairé par les lumières vacillantes de ta rue. Et ses mains encore fumantes ont fait couiner le cuir de tes gants. « Ne restons pas là. ».
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