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 it will heal but it won't forget | ft. Lennox

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Sujet: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Dim 25 Oct - 22:56
Eva a envie de se frapper la tête contre un mur mais ne saurait même pas par où commencer. Le processus entier est trop complexe. Trop différent des habitudes. Il faudrait se lever, trouver le bon mur, amorcer le geste, respirer, agir. Trop d'étapes. Trop compliqué. Mais la migraine, la migraine lui déchire le crâne, et la peur, l'épuisement, tout. La journée a bien commencé. Elle a presque réussi à faire son calcul sans aide, sans avoir besoin d'appeler Hiram, sans rien. C'était fabuleux. L'impression d'avoir retrouvé ses facultés mentales d'autrefois.
Ça n'a pas duré.
Evariste marche vers les toilettes. Elle a la nausée, la tête qui tourne. Elle ne sait pas trop pourquoi. Sans doute oublié de manger, ou de dormir, quelque chose d'essentiel comme ça. Quelque chose qui permet aux gens de rester en vie et qu'elle n'a pas réussi à accomplir parce que son putain de foutu cerveau refuse de fonctionner correctement, refuse de connecter les points pour accomplir les tâches essentielles du quotidien. Merde. Juste merde.
Il faut arriver jusqu'aux chiottes. Pouvoir vomir un coup, se rouler en boule dans un coin de la stalle, pleurer un coup, respirer profondément, reprendre contenance. Jusqu'ici, il a plus ou moins réussi à cacher à ses collègues et supérieurs le degré de déchéance qu'il a atteint. Grâce à Hiram et à des stratégies plus ou moins intelligentes, il arrive à cacher l'étendue des dégâts. On commence à savoir, on commence à parler du petit génie des maths qui se laisse sombrer petit à petit, qui se douche de moins en moins souvent, qu'on ne voit jamais manger, qui parfois oublie de rentrer chez lui dormir. Il n'a pas de vie, le pauvre Evariste, il est pathétique, c'est ce qu'on dit, et putain ça le démange de leur coller dans les dents qu'autrefois il était plus que ce foutu petit nerd asocial et sans intérêt qui n'a même plus son génie pour lui. Ça la démange de venir un jour au travail en corset, talons hauts, perruque et maquillage. Peut-être qu'elle finirait en taule. Elle n'est plus certaine de la loi sur le sujet. Pour ce que ça changerait.
Evariste s'écroule.
Sur quelqu'un.
Et merde.
« Tu pourrais faire gaffe à où tu mets les pieds, » qu'il râle en essayant de se relever. La migraine va mieux, soudain. La nausée aussi. Les points se connectent un peu mieux. Il y a plus de clarté qu'il n'y en a eu depuis longtemps. Seigneur. Elle cligne des yeux, s'écarte un peu de l'homme qu'elle a renversé. Ce visage. Familier. Il n'était pas ici, avant, avant les météorites, il ne hantait pas les couloirs de ce bâtiment comme une âme en peine avec cette tête de chiot battu perdu en pleine forêt sous la pluie, il était autre chose. Qu'est-ce que c'était ? Evariste voit des perles, de l'or, des choses qui scintillent. Oui, c'est ça. Bijoutier. Joaillier. Pour la différence que ça fait... Il le connaît, en tous cas. Lui a acheté des trucs à l'époque où il y avait de l'argent dans le compte en banque, à l'époque où Kenner Blythe pouvait encore faire brûler les planches et les regards des hommes. Il y a bien longtemps.
Le rouge lui monte aux joues et il bredouille quelques paroles sans queue ni tête. Le plan, c'est de s'éloigner, reprendre le chemin des toilettes et aller vomir une bonne fois pour toutes. Sauf qu'être ici, là, tout de suite, c'est agréable. C'est parfait. C'est comme si... c'est comme si les météorites n'étaient jamais tombées, comme si Evariste était redevenue celle qu'elle était avant la fièvre. Une personne normale. Capable de penser, capable de se concentrer, capable d'exister. Et c'est si doux. Il y resterait volontiers jusqu'à la fin des temps.

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Sujet: Re: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Lun 26 Oct - 23:17
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Hurle l'ombre dans un coin de la pièce. Silhouette diffuse et massive qui se déplace sous ton regard pâle. Comme hypnotisé par la scène, incapable de détourner tes yeux du spectacle, tu contemples impuissant les mécanismes complexes que ton esprit perturbé met en place pour te faire perdre un peu plus pied avec la réalité. Tu es fatigué, Lennox. Usé. Si autrefois tu pouvais employer ces termes dans leur sens le plus concret, aujourd'hui, l'épuisement est moral plus que physique. Tu ne sortiras pas victorieux de cette guerre intérieure, de ce combat contre ces idées monstrueuses qui écrasent un peu plus ton crâne à chaque seconde. Soupir au bord de tes lèvres abîmées d'avoir été trop mordues, tu as besoin de marcher, de prendre un peu l'air. Tu te lèves chancelant, quittes la salle de repos sans un murmure. Sans regarder les agents; et l'ombre se glisse dans tes pas, bien qu'elle n'existe pas. Tu déambules de longues minutes sans but. Entre tes doigts, une réserve de médicaments que tu ouvres d'une main, dont tu extrais quelques pilules, avalées sans eau au détour d'un couloir. Et t'aperçois sans le voir ce type qui avance dans ta direction. Fourmillements. Un cri à tes oreilles, un début de migraine. Mutant. T'y prêtes aucune attention, trop concentré sur ton propre chemin. Sur la boîte que tu refermes, sur les murs qui ondulent, sur ces hallucinations sonores perpétuelles qui t'empêchent d'être tout à fait présent.

Et tout à coup, cette silhouette s'écroule. Sur toi. Vers toi. Tu devines le mouvement avant l'impact, du coin de ton œil cerné, l'orbite un peu trop vif, comme si tu avais senti le drame arriver. Son corps tangue et tu ralentis, t'immobilises à son niveau, pour mieux le rattraper. Est-ce un soupçon d'humanité qui se manifeste ? Alors que tu esquisses un geste pour le réceptionner, le flacon de cachets que tu tenais jusqu'à présent tombe au sol dans un bruit sec. Tu l'ignores. Tu rattrapes son corps entre tes mains, comme on tient un nouveau-né. Une douce prudence, une assurance certaine, tes doigts serrés enroulés fermement autour de ses bras pour le maintenir droit. Ou pour l'empêcher de tomber plus bas. Tu pourrais faire gaffe à où tu mets les pieds Tu n'entends pas ses mots, car le contact est électrisant. Alors qu'il se redresse à peine, tu fermes les yeux en écho, avec la foutue sensation d'avoir presque absorbé le mal qui le faisait tanguer quelques secondes plus tôt. Faire gaffe. Où tu. Oui. Oui, sûrement. Tu aurais pu, pour commencer, éviter de mettre le pied dans la gueule du loup et te tirer une balle dans ton appartement. Mais cela, tu le garderas pour toi. Tu soupires, à peine. Reproches, reproches. La voix au fond de ta tête lui hurle des insanités. Il te faut respirer un instant avant d'ouvrir les paupières. Pour mieux affronter ses grands yeux noirs.

Car elle est en train de te dévisager. Ses cils interminables. Sensation perturbante, une familiarité qui ne devrait pas exister. Elle s'écarte, un peu, tu ne cherches pas à la retenir, tu desserres assez ton emprise pour la laisser t'échapper. T'as l'esprit en vrac, alors que tu soutiens sans faillir ses prunelles. Elle. Il. Elle, pourquoi elle d'ailleurs ? Tu réfléchis, tu essaies du moins, mais y'a que des ruines dans ton esprit. T'as oublié Lennox, perdu le fil. T'as oublié qu'avant tout ça, tu as eu une vie. Une vie somme toute ordinaire; et que sa carcasse surgit du passé avec une violence qui ne t'atteint plus. Que certains souvenirs sont associés à ces instants partagés, rien d'important, rien de grandiose, mais c'est cette routine si banale et si dénuée d'intérêt qui te manque cruellement désormais. Comme si tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Tu clignes des yeux, détournes enfin le regard, à l'instant où, rougissant, il bredouille quelques mots qui t'échappent. Alors, tu avises un instant sans bouger le flacon au sol, avant de te baisser pour le ramasser, à ses pieds. Lorsque tu te redresses, tu le glisses habillement dans ta poche et y laisses l'une de tes mains; la seconde pend, ballante, le long de ton corps.

Et alors que ses joues reprennent des couleurs, ton visage perd les siennes. Le mal de crâne s'installe tendrement, mais il te semble bien plus supportable qu'autrefois. Tu en viens même à la regretter, cette douleur physique, qui t'épargnait bien des coups de sang. Apathique valait sans doute mieux qu'imprévisible. Ça finira par te tuer tu sais. Tu lui demandes pas si ça va; à quoi bon, un mutant qui vacille est un mutant qui ne va pas. Tu n'es pas agressif cependant. Tu l'observes avec une assurance terrible et dans tes paroles résonne une étrange certitude. Tu parles en connaissance de cause. Ou ils s'en rendront compte. Le ton qui chute en fin de phrase, la voix qui s'étouffe un peu plus. Et ils l'enchaîneront à leur drogue comme ils l'ont fait avec toi. Lutter contre de violents effets secondaires avec une poignet de cachets plus puissants les uns que les autres. Dépendance terrible, cercle vicieux. On en crève ou on en sort en mille morceaux. T'as opté pour la seconde option. Fais attention à t'écrouler sur les bonnes personnes. Et t'amorces un mouvement pour le contourner. Et toi Lennox, toi, tu t'écroules sur qui, depuis que Mani s'est fait descendre ? Tu t'écroules sur qui, depuis que t'as vu Mads crever comme un chien ? Mais t'es sûrement pas la personne qui lui faut. T'es déjà pas capable de te maintenir à flots.

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Sujet: Re: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Ven 30 Oct - 21:20
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tw : commentaires violemment homophobes

Eva n'écoute pas, Eva n'écoute plus. Il n'y a plus que ce bienheureux silence au creux de son âme qui, pour la première fois depuis fort longtemps, lui laisse entrevoir le chemin évident d'un point à un autre, d'une pensée à sa conséquence, d'un acte à sa mise en œuvre. Le calme. Enfin. Plus le tumulte hyperactif d'un esprit tourmenté, plus l'épuisement permanent de l'intellect qui lutte contre les flots insurmontables d'une attention tempêtueuse, plus la sensation de mort cérébrale. Plus rien. Il a toujours voulu être normal. Il a enfin l'impression de l'être, au moins un peu plus, au moins pour quelques instants.
Sa main s'est accrochée sans le vouloir à la manche de ce garçon.
Il lui est familier. Quelque chose dans ces grands yeux infiniment tristes sous les dehors abrupts. Dans ces mains qu'on imaginerait mieux travaillant quelque chose de subtil et délicat que maniant une arme pour chasser des mutants. Cette bouche aux lèvres pleines qui n'a pas dû goûter le sourire depuis bien longtemps, à en juger par son pli navrant. Eva le connaît. D'où ? D'avant. Autrefois. Avant que le grand méchant loup céleste ne vienne lui prendre le peu qui lui restait. Lui, il ressemble un peu à un prince charmant de contes de fée, avec sa crinière blonde et son joli minois. Eva s'est toujours dit que les princes charmants devaient être d'abominables connards.
Ça finira par te tuer, tu sais.
Aussitôt, la main d'Eva relâche la manche qu'elle n'avait pas conscience d'avoir saisie, le visage se ferme, les pieds reculent. Elle sait de quoi il parle mais elle ne veut pas le savoir. Evariste Beauregard n'a pas de problèmes. Il n'en a jamais eu. Pas un seul, de toute sa vie. Et s'il devait en avoir eu, ce serait la faute des autres, certainement pas la sienne. Maman a toujours dit qu'il était parfait et incapable de faire la moindre erreur, qu'il était l'étoile de ses cieux, son enfant prodige.
Et Papa disait qu'il était un putain de dégénéré répugnant et qu'il méritait de crever.
« Je sais pas de quoi tu parles, » prétend Evariste de son meilleur air hautain. « Quoi, tu sais pas ce que c'est, de travailler d'arrache-pied ? Je suis juste un peu fatigué. On le serait à moins. » Et voilà qu'il se rengorge comme un coq de basse-cour. Il a conscience de son propre ridicule. Depuis quelques années, il commence à prendre un peu de recul sur sa personnalité et à se rendre compte que peut-être, éventuellement, possiblement, il est un odieux petit personnage et qu'il n'a pas d'amis dans sa vie d'Evariste parce qu'Evariste est insupportable. Mais qui être d'autre ? Kenner Blythe ? Depuis les météorites, elle est morte et enterrée. Et il n'en a toujours pas fait le deuil.
Il s'en va. Le joli garçon aux yeux comme un océan de tristesse et à la crinière blonde et à l'aura si apaisante s'en va. Evariste sent une boule lui monter à la gorge, la nausée revenir, l'étourdissement. Non. Pas question que la parenthèse se ferme aussi vite.
« Attends, » appelle-t-il d'un ton plus désespéré qu'il n'aurait voulu. Attends. Et quoi ? Qu'est-ce que tu vas trouver à lui dire pour qu'il attende, qu'il reste là, qu'il te baigne encore un peu plus dans ce silence qui t'a si désespérément manqué ? Attends. Ce serait si facile, si les gens faisaient ce qu'on leur dit.
Le souvenir revient, enfin. De l'or, des diamants, des rubis, des rivières éclatantes de gemmes et de métaux précieux, des torrents splendides qu'elle pouvait laisser couler de ses oreilles et de son cou, et lui qui attachait les fermoirs dans la nuque, sous la longue chevelure. Evariste ferme les yeux, tâche de se souvenir. Bijoutier. Plutôt que l'arme, le diamant. Délicat, précieux, sublime. Les yeux s'ouvrent et s'écarquillent.
« Edison, c'est ça ? De la bijouterie ? » Comme si ça allait le retenir. Au mieux, il aura un petit hochement de tête et tracera sa route. Il faut qu'il reste. C'est la seule chose qui compte. « Je n'aurais pas imaginé trouvé un bijoutier transformé en chien de garde. » Insulter pour garder près de soi, une méthode infaillible et éprouvée par de longues années à être un affreux personnage forgé à l'acide. Dire qu'il s'étonne d'être si seul.
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Sujet: Re: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Lun 2 Nov - 21:08
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Tu t'arrêteras à ça, à ces quelques mots échangés au détour d'un couloir, volés à un quotidien qui ne vous appartient guère. Vous n'auriez pas dû vous croiser, encore moins entrer en collision; votre histoire prend la forme d'un point final avant même d'avoir tout à fait commencé. Et pourtant. Et pourtant, il y a cette main accrochée à ta manche, ancrée là comme un appel au secours. Comme une attache à la réalité, c'est du moins ainsi que tu perçois sa poigne. Et pendant quelques secondes, t'aimerais que ce poids ne s'ôte jamais. Qu'il demeure, réel, présent, unique certitude dans l'océan de tes tourments. Mais il s'échappe et tu t'échappes aussi. C'est sans doute toi, qui provoques sa fuite, mais t'es incapable de t'en vouloir. T'as besoin de respirer, mais sa présence t'ôte tout ton souffle. Je sais pas de quoi tu parles Le ton est acide, violent, agressif. Non, hautain. Oui, voilà, terriblement hautain. Assez pour te faire grincer des dents, mais suffisamment artificiel pour que ton visage reste particulièrement inexpressif. Tu l'observes comme on regarde un enfant se défendant d'avoir mangé un gâteau, mais à la bouche couverte de chocolat. T'as même le regard qui dévie un instant vers ses lèvres, comme si tu t'attends à y apercevoir des miettes. Pensées et réalité se mêlent, tu clignes des yeux en revenant à son regard. Ses yeux sont tellement noirs. Quoi, tu sais pas ce que c'est, de travailler d'arrache-pied ? Il provoque une réaction, un semblant de sourire au bord de tes lèvres, un éclat dans ton iris. Subir l'UAM n'est pas ce que tu qualifierais de travail. C'est une technique de survie, tout au plus. Il t'amuse, avec ses airs de princesse outrée; et tu fais le choix de ne pas répondre à la provocation, de simplement pencher la tête de côté, un peu, à peine, sans cesser de l'observer fixement. Le mettre en défaut par un simple manque de réaction. T'es drogué, t'es cinglé, t'es pas con. Je suis juste un peu fatigué. Le sourire s'accentue. Évidemment. T'as pas l'attitude la plus clean du monde, t'es pas le type le plus honnête en cet instant. Tu remets pas en doute son état de fatigue, mais t'en connais un rayon sur l'épuisement. Il. Elle. Est un putain de mutant. Elle est là, l'anomalie de son existence.

On le serait à moins.
Si tu le dis.

S'il sort les griffes, toi, tu dissimules tes crocs, babines au pli navré. Tu n'en crois pas un mot, mais le débat s'arrêtera sur ce terrain glissant. Tu ne peux pas te battre sans arrêt. Tu n'as pas ce qu'il faut, pour te battre sans arrêt ((bien sûr que si Lennox, si tu prenais la peine d'écouter cette rage au fond de ta poitrine)) Tu n'as pas de temps à perdre, t'es déjà en train de quitter la scène. Tu ne t'attarderas pas sur les états d'âmes de ce mutant et t'es pas là pour essayer de lui ouvrir les yeux. C'est pas ton rôle, t'en n'as pas envie. T'as rien de mieux à faire, mais te lier émotionnellement à quelqu'un et prendre le risque de le perdre, à nouveau, est la dernière chose que tu souhaites. C'est terminé. T'en as terminé avec tout ça. T'es fatigué Lennox. Tellement, tellement fatigué. Attends Tu t'es figé, instantanément, et t'as tourné la tête, lui présentant ton profil, par-dessus ton épaule. Tu n'es pas de ceux que l'on appelle, que l'on implore. C'est toi, le désespéré, le chiot abandonné, laissé sur le pavé. Le prince à la couronne de ronce, les cheveux blonds teintés de sang à force de lutter. Edison, c'est ça ? De la bijouterie ? Tu redresses le menton et l'on devine, sous la surface de ta chair, que tu déglutis, au mouvement lent de ta gorge. Lentement, tu pivotes vers son visage, soutiens son regard, et l'air qu'il revêt se fraye lentement un passage jusqu'à ton esprit. Evidemment, tu le connais. Mais cet Edison là, celui qu'il appelle, tu le pensais enterré, mort sous les décombres. Son visage à lui se superpose au sien, à elle. Comme un clébard attentif, tu inclines le crâne, cherches ses traits dans ta mémoire éprouvée. Tu entrouvres les lèvres, prêt à répondre.

Mais il faut qu'il parle, à nouveau.

Je n'aurais pas imaginé trouvé un bijoutier transformé en chien de garde. Ça hurle dans ton crâne. TA GUEULE. TA GUEULE. T'as les pupilles qui s'étrécissent, avant de se dilater à nouveau, sans que la lueur des néons n'y joue le moindre rôle. Ses mots, ses mots acides, ne devraient pas d'impacter. Pourquoi ça fait si mal. Un mouvement brusque de la tête, comme si t'essayais de chasser quelques pensées parasites venues te ruiner l'esprit ((T'entends Lennox, t'entends ça ? Il t'insulte, il t'insulte. C H I E N. Chien de l'UAM, chien de garde, brave toutou estropié. Le collier à la cheville, ça fait quoi de se faire étrangler et de jamais rien dire, de jamais l'ouvrir ?)) Le poing serré. T'as le mouvement brusque, le geste vif. En un instant, t'es tout contre lui, l'avant-bras plaqué contre le haut de son buste, à la base de son cou, à le presser contre le mur, le tenir prisonnier, là, la poigne ferme et assurée, veines apparentes sur tes bras ((depuis quand t'as le sang si foncé sous la surface ?)) Le visage à quelques centimètres du sien, clébard prêt à aboyer. ((c'est pas toi, ça, c'est pas toi)) Ça crame dans ton regard, ça le transperce de toute part. Mais c'est pas un agent, Lennox, c'est pas un de ces connards, de ces monstres. CALME TOI. Calme-toi. T'as les yeux qui s'écarquillent, à peine; et t'inspires, comme si t'allais causer, choqué par ton propre geste, ta propre réaction.

T'es désolé.
Dis le, que t'es désolé.
Tu te tais.

Tu recules, d'un pas, le relâche, comme on s'arrache de force à l'emprise d'une force invisible. Tu te fais violence, livide. Une main qui passe sur le bas de ton visage ((les doigts tremblent)) Il te rend fou. Les mutants te rendent fou. Tu supportes plus. Tu les hais autant que tu te hais. T'aurais dû crever à la place de Mani. T'aurais dû crever à la place de Mads. r e s p i r e. Il te dira que tu es fou, que tu es cinglé. T'as les doigts qui glissent sur ton crâne, remettent quelques boucles en arrière. Tes grands yeux clairs qui se posent, brillant, dans ses iris de jais; c'est à ton tour, d'appeler au secours. Et l'éclat de colère passe aussi vite qu'il était arrivé, laissant dans son sillage un vide immense, une tristesse infinie. N'appelle pas les agents, n'appelle pas la sécurité. Je ne pensais pas. Le devenir. Que tu articules finalement, dans un souffle. Tu recules encore, un pas supplémentaire, pour le sécuriser, pour te sécuriser, aussi. Augmenter la distance pour réduire les effets de cette foutue malédiction. Je suis désolé. C'est ce qu'ils font aux abominations de notre espèce. C'est ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Je suis désolé. C'est machinal, la mien qui vient récupérer les médicaments dans ta poche, les cachets qui sortent au creux de ta main sans que tu prennes la peine de les compter. Tu peux les prévenir. Préviens les. Leur dire que tu l'as agressé, que tu n'as pas su garder ton sang-froid. Sans le quitter du regard, t'avales d'un geste la drogue de l'UAM, range le tube. Ça serait sûrement mieux comme ça. Alors, tu lui souris. Un sourire d'une douceur sans nom, le rassurer, te rassurer aussi. Tu lui souris avec une humanité terrible, une tendresse qu'on ne peut soupçonner. De ces sourires fragiles et douloureux, de ces ça va aller, tu sais muets.

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Sujet: Re: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Mar 17 Nov - 18:28
Ce foutu sourire au coin des lèvres de l'autre – Evariste a envie de le manger. Ça t'amuse ? Tu trouves ça marrant, un pauvre petit scientifique malade qui perd son calme dans un couloir ? Tu vas voir si tu rigoleras encore quand... quand... quand quoi ? Qu'est-ce qu'Eva pourrait bien faire contre ce type qui lui paraît bien plus capable de se battre qu'elle ne l'est ? Mais ce connard a le culot de ne pas réagir aux provocations, de rester de marbre, et rien ne pourrait plus enrager Evariste. Cette indolence lui rappelle cruellement à quel point il n'est plus grand chose, lui qui autrefois captivait les foules.
Jusqu'à ce qu'enfin, enfin, une des piques fasse mouche.
Le bras pressé sur le torse, le poids du corps, l'étranglement, le visage si proche du sien. Pour la première fois depuis très longtemps, Evariste sourit, et ce n'est pas un sourire très beau à voir. Dans le ventre s'éveille une chaleur qui n'a rien à voir avec la nausée qu'elle ressent quotidiennement, une qu'elle ne connaît que trop bien, si familière de chaque corset lacé serré dans le dos, de chaque claquement de fouet durant un spectacle. Vas-y, dit le sourire. Fais-moi mal. Parce qu'avoir mal, c'est mieux que de ne rien ressentir ; parce que là, tout de suite, dans cet instant de violence, Evariste se sent enfin vivant.
Et puis la pression se relâche et l'autre prend cette mine pathétique de pauvre chien abattu. Non. Tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de perdre pied comme ça, d'abandonner soudain toute ta superbe et ta violence, tu n'as pas le droit de t'éloigner. L'impulsion primale pousse Evariste à chercher le conflit à nouveau, à l'attraper, le tirer contre le mur, l'y plaquer à son tour, planter ses dents dans la carotide qui bat dans son cou, le mettre à genou, serrer à son tour le cou entre ses doigts. Qu'il demande pardon. Qu'il lèche ses bottes, littéralement, pour obtenir une clémence qui ne viendra pas. Mais Eva ne fait rien.
Il a l'air si triste. Et ces cachets... La rage brûlante d'Evariste se calme un peu, suffisamment pour laisser place à une émotion qu'il connaît bien peu. La compassion. Le joli bijoutier à qui il achetait ses parures souffre lui aussi – d'une maladie qu'Eva ne connaît que trop bien, même si elle se refuse à la nommer.
« Ne sois pas désolé, » répond-elle enfin. « Tu n'as aucune raison de l'être. Au contraire. » Puisque tout le monde qualifie déjà Evariste de pervers dégénéré, aucune raison de chercher à le cacher. « Tu fumes ? » offre-t-elle en lui tendant un paquet de cigarettes après en avoir calé une entre ses dents. Un vice sale et puant qu'elle déteste mais qui est le seul plaisir qu'elle peut encore s'offrir. « On se connaît, toi et moi. Mais tu ne dois pas t'en souvenir. C'était avant les météorites. Avant que ma vie – et la tienne, on dirait – parte complètement en sucette. »
Est-ce qu'il se souviendra du garçon pétillant et plein de charme qui venait lui acheter les bijoux les plus extravagants ? Est-ce qu'il fera le lien avec cette loque humaine décharnée et incapable de se soutenir seule ? Dans un sens, Eva espère que ce ne sera pas le cas.

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Sujet: Re: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Dim 29 Nov - 22:55
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Y'a un combat qui est mené dans tes tripes. Là, en direct, l'âme qui prend la forme d'un champ de bataille, le conflit qui fait rage. Ravivé par le sourire sur sa gueule quand tu l'agresses. De ces sourires qui te rappellent ceux des mutants que tu mets à terre, ceux qui s'en foutent et n'ont plus rien à perdre. Ceux qui hurlent, qui demandent à ce qu'on les assassinent en un instant. Ne sois pas désolé. Mais il est de coutume de l'être, c'est ce que cette société, celle-là même qui te tient au bout d'une chaîne, attend de toi, brave mutant bien dressé. Et c'est exactement ce que tu fais. Être désolé. Sûrement pas pour ce que l'on peut imaginer. Tu t'excuses pour la folie, pas pour le geste. Tu n'as aucune raison de l'être. Au contraire. Le sourire s'efface lentement de tes lippes, retourne dans les méandres obscures des visages que tu offres. Qui peut savoir quand il sera de retour. Probablement jamais. Au lieu de ça, tu restes attentif à tous les changements d'expressions sur le visage de ton interlocuteur. La joie, puis la colère laissent place à une forme de pitié ((la compassion que tu ne sais plus déchiffrer)). Tu pourrais t'en offusquer. Cela pourrait t'enrager. Au lieu de ça, tu cadenasses tes émotions et te fais coquille vide. Pour ne pas recommencer. Tu fumes ? Pas de réponse, la main qui se tend simplement pour récupérer une cigarette dans le paquet et la porter entre tes lèvres. Est-ce que tu fumes, Lennox ? Même ça, tu sembles l'avoir oublié.

On se connaît, toi et moi. Mais tu ne dois pas t'en souvenir. Tu l'observes, fixement. Longuement en vérité. Son visage, l'arrête de son nez, les cernes sous ses yeux dont tu fais abstraction, la courbe de ses lèvres, la forme de ses sourcils, son teint un peu trop pâle, sans doute est-ce dû au vertige qui vient de lui prendre les tripes ((t'espères en tout cas que c'est pas dû à ton excès de rage)). Silence. C'était avant les météorites. Tes yeux se plissent, à peine, et t'as la tête qui se penche doucement de côté, comme un chiot essayant de comprendre. L'effort de visualisation est plus ardu qu'il n'y paraît. T'as l'esprit en vrac et plus franchement l'envie de replonger dans ton passé. Pourtant, y'a un début de quelque chose qui émerge au fil des secondes. Tu extrais la clope d'entre tes lippes, la coinces entre deux doigts encore tremblants. Avant que ma vie – et la tienne, on dirait – parte complètement en sucette. Il a à peine fini de parler que l'envie de l'appeler elle s'impose à nouveau à ton esprit ravagé. Avec une lenteur extrême et une prudence tout aussi poignante, tu lèves lentement le bras dans sa direction. Tes doigts frôlent sa peau ((tu contiens ce frisson dégueulasse, celui de ton don prenant le pas sur le sien)), son menton, et l'invitent à se laisser guider. Avec une douceur presque lascive, tu lui fais tourner la tête, te présenter non plus sa face mais son profil, que tu dévores d'un regard muet. Je me souviens de toi. Dans un souffle, ton bras retombe lourdement, abandonne sa chair et retourne le long de ta silhouette.

Ses cheveux noirs de jais et son sourire. Les bijoux qu'il venait acheter, ceux que tu avais réalisé. Ça te prend à la gorge et te donne envie de dégueuler; Un battement de cils, une inspiration. La cigarette que tu fais tourner entre tes doigts, t'as pas de quoi l'allumer. Tu venais souvent, acheter des parures. Avant, avant qu'il ne reste plus que des ruines. Eva. Son prénom enfin articulé, pas une question, mais une certitude. Car avant de travailler à la confection, tu étais le premier interlocuteur des clients. Tu en connaissais les habitudes et les visages. Le sien, plein de vie, revient lentement danser devant tes yeux. Un vertige. T'es trop proche, le don actif. Tu fermes les yeux un instant avant de les rouvrir. Les iris sont si d'un bleu si pâle qu'on les penserait de glace. Et les questions se bousculent, comment, pourquoi, qu'est-ce qu'il s'est passé. Ça me fait plaisir, de te croiser. T'as le visage suffisamment inexpressif pour qu'on en vienne à se questionner sur ta sincérité, mais le regard constant, une façon de lea dévorer dont toi seul a le secret.

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Sujet: Re: it will heal but it won't forget | ft. Lennox :: Lun 30 Nov - 20:07
Je me souviens de toi.
Et voilà le couperet qui tombe. Eva a presque espéré qu'il nie tout en bloc, qu'il dise ne se souvenir de rien, qu'il l'accuse même de mentir. Recréer un conflit. Au combat, une fois de plus, un corps plaqué contre un mur, l'autre tendu par la haine, les mots qui se brouillent et bouillent, les paroles féroces et tranchantes... ce serait peut-être plus confortable. Eva aime pourtant ce geste qu'il a, cette main qui se saisit de son menton et la force à montrer son profil, parce que pour une fois c'est un peu de contrôle qu'elle n'a pas à avoir. Les yeux aux cils trop longs, même sans maquillage, se ferment une fois de plus. Un nouveau sourire éclot sur les lèvres. Je me souviens de toi. Se souvient-il aussi des diamants ? De l'image d'Evariste à la gorge noyée sous une rivière de joyaux, de ses mains effleurant les gemmes avec vénération, de l'éclat du saphir reflété dans son regard ? Pour la première fois depuis longtemps, Eva retrouve un peu de la séduction que les météorites lui ont pris. C'est imperceptible, invisible sans doute, les épaules qui se redressent, le corps qui s'ouvre et invite, les lèvres qui s'ourlent avec charme, tous ces petits jeux silencieux qu'il a perdus depuis si longtemps maintenant. Pourtant, même autrefois, une fois ôtés les atours de Kenner Blythe, Evariste n'a jamais été un grand séducteur. Il faut croire que le désespoir change bien des choses.
L'instant s'achève sur un silence lorsque le bras de Lennox retombe. Evariste lui tend un briquet pour allumer la cigarette après avoir allumé la sienne. La fumée fera écran entre eux. Éloignera les désirs délétères qui n'ont aucune place dans les froids corridors de l'U-AM. Quelle idée de prendre de tels risques dans un lieu public – pire encore, celui-ci, où rôdent tant d'ennemis qui n'attendent que de fondre sur Eva.
En attendant, il y a ce regard, bleu glacier, intense, dévorant.
Evariste a envie de s'y perdre.
« Je les ai toujours. » Quelque part dans un tiroir dans les tréfonds de son appartement, encore rangées avec soin et amour. Parfois, Eva ouvre le tiroir, regarde les merveilles scintillantes étalées là, ces marques d'un passé lointain et douloureux qu'elle ne retrouvera plus jamais. Elle ne va jamais jusqu'à les porter. Elles auraient l'air absurde sur sa carcasse décharnée et voûtée qui n'est plus que l'ombre de ce corps sensuel d'autrefois. Parfois aussi, il envisage de les faire disparaître dans les chiottes. Aux égouts, ces traces d'une existence qui ne reviendra pas. Mais maintenant qu'il a rencontré Lennox, Evariste en serait bien incapable : ce serait comme un manque de respect.
« J'ai envie de te demander comment t'en es arrivé là. Mais tu risquerais de me plaquer contre un mur à nouveau. » Comme si l'idée lui déplaisait vraiment. Quand il est proche, quand ils se touchent, l'esprit d'Evariste s'éclaircit enfin, les choses retrouvent un peu de sens, le temps s'écoule normalement. Ou peut-être n'est-ce pas plus normal que le quotidien, juste une autre forme d'étrange, une moins habituelle et par conséquent plus délicieuse. Qu'est-ce qui lui fait cet effet ? Ça ne peut pas être que le besoin de contact physique et l'attirance bien superficielle pour un jeune homme certes tout à fait charmant – mais pas au point de provoquer une telle réaction. Non. C'est autre chose. Et si Eva voulait bien se sortir la tête du sable, peut-être comprendrait-il ce qui se joue. Peut-être sentirait-il leurs pouvoirs s'emmêler et se dresser l'un contre l'autre, le sien finir par céder, montrer le ventre et accepter la domination d'un autre plus puissant, mieux maîtrisé. Tout ça, cependant, Evariste n'est pas capable de le ressentir. Pas encore. Jamais, peut-être.
Et finalement, ça n'a pas vraiment d'importance.

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