[EVENT] Grateful Day

La période de l’année pèse sur tes épaules d’homme de la fratrie. Thanksgiving, fête familiale par excellence, cela faisait pourtant des années que les King ne s’étaient pas réunis sous le même toit pour le passer ensemble. Judith amenait ses enfants et son mari, Anne-Lise repartait dès la fin du repas, Izzie ne se montrait plus depuis des années. Rose et toi semblez être les seuls à profiter réellement du moment. Après tout, ce n’était rien d’autre qu’une dinde préparée par les domestiques, les enfants de Judith qui couraient dans les sens et les discours fort alcoolisés de Papa King. N’était-ce pas le comble de l’amusement ?

Trois mois. Trois mois que tu n’avais pas touché à une goutte d’alcool. Et dans une dizaine de jours, tu pourras compléter ton quatrième mois. Quatre mois de silence, de nuits à fixer le plafond en espérant y disparaître. Quatre mois d’espoir, où chaque pas en avant était une victoire précieuse. Mais aussi quatre mois de souffrance, de doutes et d'incertitudes, la peur de replonger, plus vite et plus fort que les fois précédentes. Mais les princes ne craignent pas le danger et le Roi maintient le contrôle d’une poigne de fer. ((Tu n’es pas faible, Logan.))

Pour fêter ça, Rose s’est mis en tête de te traîner dans les magasins. Il faut fêter ça, qu’elle a répété tout le long des allées. Alors tu l’as suivi, docilement, ta barbe bien taillée qui te tire les joues à chaque fois que tu esquisses un sourire, tes yeux qui fuient les vignerons alléchants. Mais en un clin d'œil, c’est ta sœur que tu perds de vue et l’ambiance bonne enfant se teinte d’un certain malaise. Les bribes d’une dispute t’agressent les oreilles alors que ta nuque se tord à la recherche de la princesse des King.

Recap:

Vraiment, vraiment pas envie d'être là. Planté au milieu de la foule, il ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce qu'il aurait pu faire de bien plus intéressant ailleurs, partout sauf ici en fait. Ça aurait été tellement plus utile qu'on l'envoie chasse du mutant, comme presque tous les jours en fait, ou interroger des prisonniers. Même passer le balai au QG il aurait été pour, tout plutôt que d'être de corvée de sécurité. Pas à l'aise dans cette foule, ça et certaines idées, souvenirs, qui avaient tendance à remonter, douloureusement. Même fixer son regard sur l'une des enseignes colorées n'aidait pas. Juliet avait adoré cet endroit...

Pas vraiment fait attention au mouvement de foule, plutôt le grésillement du talkie accroché à son épaule, et les mots qui en sortaient. Ceux qui lui disaient de ramener son cul, enfin en des termes un peu plus militaires, mais l'idée était la même. L'adrénaline, presque immédiate, alors qu'il appelait l'encre à son poignet pendant que ses doigts faisaient sauter le bouton pression qui retenait son pistolet dans l'étui, que son autre main poussait un peu plus ceux devant lui pour avancer à travers la mer de corps, son regard balayant la foule à la recherche des autres membres de l'U-AM dispersés qui se rapprochaient aussi.

Il y a cette impression que la foule s’est démultipliée, que les épaules se sont élargies pour mieux se cogner entre elles, que le mouvement gravitationnel s’est retrouvé perturbé par de simples éclats de voix qui, d’ordinaire, n’auraient pas autant attiré l’attention. Mais le fait est que le peuple a peur, que les gens sont sous pression, la moindre étincelle peut être fatale. Alors ton corps se fait balader, d’un impact à un autre, tu te confonds en excuses étouffés, en sourires embarrassés, mais les regards se perdent dans l’obscurité de la confusion. ((Où est passée Rose ?))

Résultat dés:

Les cris s’accentuent, la panique picote le bout de tes doigts mais tu prends tout de même le temps d’aider une personne ayant vacillé à tes côtés. « Tout va bien ? ». Tes mots se noient dans le désordre sonore, tu tentes tout de même de maintenir un contact visuel pour rassurer la dite personne.

Mais, cet instant d’entraide ne dure que peu de temps puisqu’une secousse vous écrase jusqu’au sol. Tu sens alors tes boyaux se tordre, comme si un démon invisible s’amusait à te poignarder le ventre et à y tourner sa lame abîmée. C’est une douleur si intense que tu crois même ne plus pouvoir te relever.

Recap:

Spoiler:

Il pouvait presque voir le reste de l'unité, leurs casques en tout cas. Vraiment pas loin, si seulement les gens voulaient bien s'écarter pour le laisser passer. L'envie d'utiliser son pouvoir pour les pousser le démangeait, le brûlait même, mais ça aurait été aller contre les ordres donnés et il n'était pas sûr de vouloir en subir les conséquences. Pas pour aussi peu en tout cas.

Dés:

Une douleur soudaine dans son crâne lui avait fait serrer les dents, mais il avait continué d'avancer, poussant un ou deux corps au passage. Plus très loin maintenant, il pouvait presque apercevoir le coeur de l'action, et il n'avait pas hésité à attraper une épaule ou deux pour décaler leurs propriétaires. Plus que quelques mètres et il pourrait rejoindre le reste de l'U-AM, et savoir de quoi il en retournait exactement.