Logan King

Cher Mr King,
Je vous écris cette lettre suite à la conversation que j'ai eu avec mes parents. Il semblerait que vous soyez mon demi-frère. J'ai toujours rêver d'avoir un frère, c'est vraiment le meilleur cadeau de Noël pas à Noël qu'on aurait pu me faire. J'espère qu'on pourra bientôt se voir pour partager une brioche. Je vous laisse mon adresse pour votre retour !

Chaleureusement,
Suri, votre sœur.

Cher Logan,
Cela me fait bizarre de t'écrire cette lettre. Ce n'est pas forcément mon genre mais je pense que nous en avons besoin, du moins, j'en ai besoin. Je me rappelle encore de notre première rencontre, j'étais paumée à l'époque. D'ailleurs, je le suis peut-être encore un peu. Cette situation, ce confinement, je crois que rien ne nous avait préparer à cela, et peut-être inconsciemment, j'ai besoin de me rapprocher de choses qui me rassure. Et tu me rassures.
Je sais que ton cœur est occupé ailleurs mais de la même façon, le mien est occupé. Alors je dois faire le deuil de ce bout de ma vie, le deuil de mes espoirs naïfs. Je sais que par le biais de James on continuera à croiser nos chemins, et n'ait crainte, je prendrais le temps d'oublier les regards que l'on a pu s'échanger.
J'ai lu ce petit poème ce matin, c'est bête, mais j'ai pensé à toi.

Je te souhaite du bonheur, du vrai bonheur,
Jessie

La dernière idylle,
LUI
Qui donc es-tu, toi qui ressembles à ma vie
Et dont les yeux ont l'air de soleils avortés ?
Dans le val de Tristesse où mes pas t'ont suivie,
Tes soupirs et les miens ne se sont pas quittés.

ELLE

Soupirer est mon lot. Si tu veux me connaître,
Demande mon secret aux cœurs irrésolus :
Je suis leur fille. On me nomme : « J'aurais pu être »
Et l'on me nomme aussi : « Trop tard » et « Jamais plus »

Charles Le Goffic.

@logan king

Sans l'écriture:

 

Le 13 juillet 1983,
Logan,

Je t'écris de l'hôpital, suite à une nouvelle crise mais rassure-toi, je vais bien. L'un de mes reins a failli y rester mais comme souvent, plus de peur que de mal. Je crois en ma bonne étoile.

Ces quelques mots pour te prévenir : je ne souhaite plus suivre l'affaire concernant l'agression de ma mère. Mes parents iront jusqu'au bout et je suis heureux de les savoir accompagnés par ta famille, comme toujours. Toutefois, je les laisserai mener ce combat seul.

Quelque chose en moi me rappelle que la vie est courte. Je préfère m'épuiser ailleurs, d'autres combats m'attendent. Je n'ai que vingt-quatre ans et la colère ne me fera pas avancer dans la vie.
Nous pouvons en discuter si tu le veux mais ma décision est prise.

A très vite,

Val.

Ps : Embrasse Rose pour moi.

Mr King,
Prenez vous les cas de meurtre ? J'ai peut-être assommé mon voisin car il faisait un peu trop de bruit. Merci de répondre sur un papier de couleur rose que vous poserez sous votre poubelle extérieur.
Merci,
Un citoyen qui n'a pas fait exprès.