i had a dream, i got everything i wanted (thomas)

Père : La journée était belle, c’était la première fois en dix jours que le soleil parvenait à traverser l’épaisse couche de nuages qui flottait au dessus de la ville. La douceur du printemps commençait enfin à réellement s’installer, et Thomas - comme à chaque année - se sentait plus vivant avec le retour du soleil. Alors à l’école, la journée avait bien commencé. Il avait du mal à se concentrer, mais ce n’était pas grave. Il avait joué aux billes avec ses amis à la récréation et avait gagné deux parties ! Après l’heure du déjeuner, le principal avait fait appeler le jeune Montgomery dans son bureau, où l’attendait son oncle, Robert. C’est à cet instant que Thomas a commencé à comprendre que sa journée ne serait pas aussi belle qu’il l’espérait. Après une demi-heure dans le bureau, l’enfant sort avec son oncle, et ne retourne plus en classe. On venait de lui expliquer que son père avait eu un accident de la route impliquant deux autres automobilistes, et que l’accident avait été fatal. La journée s’était achevée en chute libre, si il faisait beau sur la ville, il pleuvait encore dans la demeure Montgomery.

Mère : La joie qui habitait autrefois la mère de Thomas s’était envolée aussi vite qu’un papillon que l’on dérange alors qu’il butine une délicieuse fleur. en un instant, comme si quelqu’un avait appuyé sur un interrupteur. Oh la conservatrice de musée tentait en tout circonstance de conserver un visage le plus impassible - voire joyeux - possible devant ses enfants, mais il fallait se rendre à l’évidence : il n’y avait là plus que de sombres pensées et une volonté de vivre qui ne dépendait plus que de ses enfants. Alors, parce que son oncle Robert lui avait dit que c’était désormais son rôle, Thomas lui apporta son soutien, en tant “qu’homme” de la maison. Un soutien indéfectible, un fardeau posé bien trop tôt sur les épaules encore fragiles d’un gamin qui lui arrivait tout juste à l’épaule, à cette femme.

Soeurs : Si Thomas ne failli pas à son rôle, ce ne fut pas uniquement parce qu’il ne voulait pas décevoir ni son père ni son oncle. Non, en réalité, il avait de bien meilleures raisons. Au nombre de deux, elles étaient aussi insupportables que le centre de son monde. Deux petites filles aux cheveux aussi foncés que les siens, et aux yeux espiègles, qui faisaient dire aux vieilles dames qu’ils croisaient “quelles adorables chipies, ces deux filles !”. Thomas avait toujours voulu marcher dans les pas de son père, mais c’était encore plus le cas désormais. Jamais les femmes de sa vie n’auraient à s’inquiéter avec une charge de travail, il s’occuperait d’elles, toujours.

Ambition : Monsieur Montgomery était un promoteur en immobilier. Si le métier n’attirait pas plus que ça Thomas, le sentiment d’importance qui émanait de l’homme était, en revanche, la source d’une admiration sans faille de la part de son fils. Il voulait être comme lui, quand il serait grand. Aussi important, même si lui ne savait pas encore très bien ce qu’il comptait faire. Et puis la mort de son père lui a fait prendre conscience d’une chose : le plus important n’était pas de savoir exactement ce qu’il comptait faire, mais d’en être à la tête ou au moins assez haut placé que pour avoir cette même aura d’importance qui l'entourait en toute circonstance. Thomas serait quelqu’un, et pour ça, il devait faire le parcours le plus impeccable possible. Alors de bon élève, il passa à l’élève érudit, celui qui passe son temps à réviser, pour gagner son ticket pour le futur dont il désirait.

Berkeley : Alors qu’il arrivait à la fin de sa dernière année de lycée, avec un bulletin des plus encourageants, le jeune Montgomery savait qu’il devait réussir à entrer dans une école de commerce prestigieuse. Ce fut une dizaine de candidature qu’il décida d’envoyer aux quatre coins du pays. Si sa mère espérait qu’il resterait à Chicago pour ses études, et si l’école accepta sa candidature, c’est finalement à la Haas School of Business de l’université de Californie, Berkeley qu’il décida de se rendre pour étudier. L’école était mieux placée dans les classements des meilleurs écoles de commerce du pays, et Thomas était persuadé que quitter le cocon familial lui serait bénéfique. Ses soeurs étaient désormais plus âgées, et il savait qu’elles s’en sortiraient sans lui. Alors il s’envola à la fin du mois d’août 1963.

Jack : A peine arrivé en Californie, il s’installe dans un dortoir sur le campus de Berkeley. Malgré son héritage lui venant de son père, et auquel il vient d’avoir accès, le jeune Montgomery refuse de louer une chambre pour lui seul. La dépense serait trop grande et inutile. Il découvre alors qu’il partage sa chambre avec un certain Jack, qui a pour but de devenir ingénieur en robotique. L’autre étudiant deviendra rapidement son meilleur ami. Pendant des heures, ils imaginent le monde de demain. Avec un père militaire, et des idéaux ancrés dans la protection et la défense des USA, Jack construit un prototype à partir de plans d’une arme trouvé dans un bouquin de la bibliothèque. Ils ont alors l’idée d’aller plus loin.

Entreprise : Les années passent, et les prototypes de Jack s’empilent dans leur petite chambre commune du dortoir de Berkeley. Thomas, lui, passe de plus en plus de temps en dehors de cette petite chambre. Il voit du monde, et établit un carnet d’adresse qui lui servira toute sa vie. Le plan est simple, alors que la guerre du Vietnam fait rage : fabriquer des armes suffisamment intéressantes pour attirer l’attention du gouvernement, et les vendre. Malgré les polémiques autour de cette guerre, Thomas et Jack sont déterminés et, en décembre 1970, se lancent enfin. Ils obtiennent des premiers contrats en Californie, principalement auprès de magasins qui vendent des armes au grand publiques. Mais pas seulement : des professionnels font également des commandes, et principalement des personnes employées à la sécurité des grands acteurs d'Hollywood.

Beth : Un soir, alors que Jack et Thomas étaient censés se retrouver pour aller au cinéma, le jeune homme arrive avec une jeune femme à ses côtés. Il s’agit d’une étudiante de 4 ans leur cadette, que Jack a rencontré quelques semaines plus tôt, et qui découvre le campus. Si Thomas est d’abord surpris de sa présence, il en est finalement heureux quand il se rend compte que la jeune femme est bien plus intéressante que le film qu’ils sont venus voir. Une femme farouche, des plus différente de ce qu’il connaît autour de lui. Si en 1967 les femmes ont de plus en plus conscience de leur propre force et de leur individualité, Thomas, lui, en est encore légèrement troublé. Pas que ça le dérange… En réalité, ça le fascine. Des femmes fortes, il en connaît, et elles portent toutes son nom. Peut être que c’est grâce à elles qu’il sera attiré par cette femme hors du commun.

Gouvernement : C’est en 1976 que la première commande de la part du gouvernement tombe. Une commande impressionnante, que Thomas et Jack ne sont pas certains de pouvoir honorer : leur entreprise a certes grandi, mais l’investissement en matériaux sera trop important. Pourtant ils doivent le faire, car si le gouvernement est venu toquer à leur porte, c’est pour bénéficier du dernier modèle de mitrailleuse imaginé par Jack. Une arme plus rapide que celles sur le marché, et moins chère. Ils acceptent, cependant, et investissent un peu de leurs fonds personnels pour commander les matières premières. Quelques mois après la remise de la commande, un second contrat sera signé, et d’autres suivront.

Unité A-M : C’est avec horreur que Thomas a appris l’existence des mutants, sans savoir que, chaque nuit, il partageait son lit avec l’une d’entre elles. Oh si il le savait, il considererait Beth comme morte. Ces êtres sont une menace, selon lui. Ils sont hors de contrôle, et leur pouvoir leur permet d'ignorer toutes les lois. Un monde de chaos s’ouvre à ceux qui peuvent être capables de prouesses réservées aux divinités. Alors lorsqu’on lui a proposé d’apporter son aide à l’unité anti-mutant, en les fournissant en armes, il n’a pas hésité à dire oui. Désormais tout un pan du département de recherches et développement de son entreprise s’est penchée sur un nouveau type d’armes. Des armes capables de faire face aux mutants, malgré leurs pouvoirs. Et pas seulement des armes, mais des armures aussi, pour les soldats de l’humanité qui agissent en faveur de leur protection à tous.