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 run boy run | ft. Quim

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Sujet: run boy run | ft. Quim :: Dim 25 Oct - 11:05
Ça fait un moment que Nate a le nez sur ces fresques qui pullulent et le titillent. D'abord des mutants qui viennent sauver des gens tels des angelots descendus du ciel venir au secours de l'humanité, puis des membres de l'Unité Anti-Mutants en bien mauvaise posture, puis des choses plus violentes. La plus belle, il l'a photographiée. Elle lui rappelle un peu Persée tenant la tête de Méduse, la sculpture de Cellini, à ceci près qu'ici les rôles sont inversés. Perséphone, fière et conquérante, brandit la tête grimaçante d'Arthur Richardson. Salomé des temps modernes, elle se montre implacable, ses yeux foudroient le spectateur, et Nate sait qu'il n'est pas le seul à être resté hébété devant cette œuvre.
Alors, depuis quelques jours, il traque. La nuit, qui n'est décidément pas l'heure qu'il préfère, il se faufile dans les rues où il sait que l'artiste opère, cherche à découvrir l'identité de l'être mystérieux qui ose défier Richardson jusque dans les rues qu'il gouverne. Parfois, il s'endort en pleine chasse, après une bonne demie-heure passée assis dans une cachette quelconque à attendre que l'autre se montre ; il se réveille alors au petit matin lorsque les rues s'animent de nouveau avec la bave aux lèvres et les muscles engourdis. La vieillesse est un naufrage, se dit-il alors non sans philosophie avant de retourner à l'ouvrage après avoir rempli son estomac de café.
Il a fait chou blanc pendant plusieurs jours. Rien que des nuits infiniment longues à espérer ne pas se faire attraper pour avoir violé le couvre-feu ou simplement parce que sa manie de mettre son nez dans tout et n'importe quoi dérange, rien que des nuits d'ennui profond à se dire qu'il inventerait bien une sorte de jouet portable permettant de s'amuser sans avoir besoin d'une table. Lui qui ne regarde jamais la télévision en vient à la regretter. La traque patiente et sans rebondissements n'est pas vraiment ce qu'il préfère dans son métier.
Il s'apprête à une énième nuit du même acabit, longue et chiante dans un escalier de secours à fixer un vaste réseau de rues et de poteaux où l'artiste pourrait se montrer, inévitablement finie dans la déception et le besoin de pisser, quand un mouvement attire son regard.
Ce n'est pas la première fois. Il a déjà eu de fausses alertes, des gangsters à la petite semaine venus chercher un peu d'adrénaline en gribouillant des trucs plus ou moins beaux sur les murs de Minneapolis, des flics en ronde, une fois ou deux un chat qu'il a confondu dans sa fatigue avec un être humain particulièrement petit et poilu. Une fois, une unique fois, il a capturé sur le film une silhouette qu'il soupçonne être celle en fuite de l'artiste qu'il recherche. Pour ce que ça lui apporte...
Mais là, c'est différent. Pas un chat, déjà, c'est un bon commencement. Pas un flic non plus, puisque l'individu commence à dessiner. Les traits qui apparaissent sont beaux, élégants, très différents des expressions habituelles des taggers que Nate a pu croiser. Il sourit. Ça y est.
Il s'extrait de sa cachette et progresse à pas de loup en direction de l'artiste. Un homme, à en juger par sa stature. Sauf que voilà, quand on progresse avec une canne, on manque sérieusement de discrétion : voilà que l'autre s'enfuit. Très raisonnable, se dit Nathaniel. Moi aussi, je m'enfuirais, si j'entendais quelqu'un approcher en tentant d'être furtif avec une canne. Très chiant, aussi.
Nate court mal. Il essaye, le pauvre, il adorait courir, avant. Certains jours, ça marche à peu près, la plupart du temps, le résultat est juste pathétique. Aujourd'hui est un jour pathétique.
« Attends ! S'il te plaît, attends ! Je veux juste te parler ! » appelle-t-il, mû par l'énergie du désespoir. Discret, disait-on. Pas assez. Le pauvre gars va croire que Nate veut le tuer, parce que c'est typiquement le genre de connerie qu'un assassin dirait pour endormir la méfiance de sa proie. Un assassin pas très doué, en tous cas. Tant bien que mal, Nathaniel s'élance à la poursuite de l'artiste, avec au cœur le sentiment tenace que s'il le laisse filer cette fois-ci, il n'aura plus jamais la chance de l'attraper.

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Dim 25 Oct - 12:34
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T'as un bonnet enfoncé sur le crâne, une capuche rabattue sur ce dernier. Quelques mèches dépassent sur ton front, décolorées, un blond presque blanc. Tu portes encore sur la gueule un vilain coquard, une trace vaguement mauve au coin de ton oeil, qui commence à s'estomper. Trophée de chasse après ta dernière rencontre avec les ruskov. T'irais pas jusqu'à dire que tu l'arbores fièrement, mais chaque hématome est une victoire. T'es un survivant, t'es pas là pour te fondre dans le décor. Alors, cette nuit-là, tu décides d'aller faire du beau, du provoquant, aussi. Tu décides d'étendre un peu plus ton territoire ; ils pourront pas recouvrir tous les murs que tu t'accapares. Et le gouvernement a très certainement autre chose à faire de sa vie qu'un vulgaire atelier peinture. Alors, tu fourres tes bombes au fond d'un sac et tu te presses dans les rues désertes. Comme d'autres invisibles et clandestins ne respectant pas le couvre-feu, t'adoptes la voie des airs pour te déplacer, restant autant que possible sur les toits, le long des façades, bien loin des patrouilles UAM vissées au sol. Tu cherches le meilleur spot, la zone la plus accessible. Powderhorn est idéale pour ça. T'y traînes déjà souvent. Des murs vierges, peu de passage, trop d'emmerdes et d'embrouilles pour qu'on fasse vraiment attention à toi. Un coin pour ainsi dire parfait. Et plus que ça, une tonne d'habitants dans ce quartier; autant de potentielles cibles, de potentiels spectateurs.

D'un toit, t'atterris en douceur sur un escalier de secours longeant la façade d'un vieil immeuble, comme une excroissance de chair un peu rouillée, un peu bancale aussi. Ça vibre à peine sous tes pieds quand tu t'y laisses glisser, pour atteindre un rebord de mur, que tu tâtes du bout du pied. T'as tout juste la place d'y tenir, mais c'est largement suffisant. Alors, d'un geste expert, tu glisses le bandana noir à ton cou jusque sur ton nez et d'un mouvement d'épaule, accède à ton sac d'où tu sors une première bombe. Ce soir, tu vois le monde en noir et blanc. D'un mouvement précis, vif, tu fais naître sur la brique le visage caricaturé de Richardson, le teint blafard, les contours d'un noir de jais. À la place des yeux, un amas de peinture rouge, un surplus tel qu'elle se met à dégueuler le long du mur, forment sur le dessin des larmes de sang sur le visage du maire. T'as l'intention de lui barrer la bouche, aussi, sa grande gueule qu'il n'ouvre pour ainsi dire jamais ((il se terre le maire, il se planque derrière sa précieuse unité anti-mutants)), mais tu n'en as pas le temps.

Tu l'entends dans ton dos. Ce mouvement étrange, ce triple pas terrifiant. Alors, tu ne prends pas le temps de te retourner ou de savoir si tu hallucines. T'es trop prudent pour ça. Montée d'adrénaline, tu fourres la bombe avec ses comparses et d'un bond, tu t'agrippes à l'escalier pour t'y laisser glisser, jusqu'au trottoir cette fois. Attends ! S'il te plaît, attends ! Je veux juste te parler ! Ça t'arrache comme un sourire, alors que tu te mets à courir. Ben voyons, conneries. T'y crois pas, à la théorie du fan; personne ne veut te parler. T'es pas de ceux qu'on cherche à faire asseoir autour d'une bonne tasse de thé. Tu tournes dans la première ruelle à ta droite. Tu connais suffisamment le quartier pour savoir que c'est une impasse, mais qu'une venelle sur la gauche te permettrait d'atteindre une autre rue plus éloignée. Y'a qu'un simple grillage à escalader, alors tu - Merde ! Le grondement du clébard te prend par surprise. Toi qui avais commencé à grimpé, te voilà obligé de lâcher prise et de rebrousser chemin. L'animal, de l'autre côté de la grille te semble immense dans l'obscurité et pas franchement amical. Tu reprends ta course, en direction du fond de l'impasse — le type te bloque déjà l'autre issue.

Le mur est bien trop haut pour que tu puisses en atteindre aisément le sommet. T'essaies, malgré tout. Tu sautes sur une benne, puis contre le mur pour te projeter le plus haut possible. Mais ta pompe dérape contre le béton et t'arrives à peine à t'accrocher d'une main, malgré les mitaines que tu portes, supposées amortir un peu les chocs. T'es trop lourd, ou trop pris dans le mouvement pour tenter de t'y hisser. La seconde qui suit, tes doigts lâchent et tu t'écrases lourdement contre l'asphalte, dans un juron. Putain de Sans doute que si t'étais ordinaire, t'aurais terriblement mal. Mais tu ressens que dalle à la réception, seule ta gorge se serre, comme si l'air venait à manquer. Au contraire, t'as même le réflexe de te redresser immédiatement et de faire volte-face pour toiser l'inconnu. Un métisse à trois jambes. Ou plus exactement, deux jambes et une canne. Une nouvelle technique foireuse de l'UAM ? Lentement, tu lèves vaguement les mains à hauteur de ton visage, comme s'il allait te mettre en joue ou t'arrêter. Les bombes s'entrechoquent dans ton sac au moindre mouvement. Heureusement pour toi, l'anonymat est préservé, bonnet, capuche et bandana sont restés en place, seuls tes yeux brillent dans la pénombre, chargés de défiance, va-et-vient incessant entre son visage et la ruelle d'où pourraient surgir des renforts à tout moment. OK patte-folle, j'me sens magnanime aujourd'hui. Que tu ronronnes, comme si t'étais en position de force. Dans ta tête, ça s'emballe, t'es déjà prêt à taper le sprint de ta vie pour tenter ta chance du côté du clébard. Tu préfères une vilaine morsure à l'UAM.

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Dim 25 Oct - 21:52
Putain, c'est qu'il trace, l'énergumène. Une foutue savonnette qui glisse entre les doigts et rebondit dans toute la salle de bain jusqu'à disparaître dans un recoin dont on ne soupçonne même pas l'existence. Nathaniel peste entre ses dents et claudique de son mieux à la suite du gamin (il a décidé que ce type devait avoir un grand maximum de vingt ans pour avoir une telle pêche, sinon c'est parfaitement injuste) sans le moindre espoir de parvenir à l'attraper. Question de fierté. Il n'est pas du genre à abandonner, pas quand il y a ne serait-ce que la plus mince des chances que ça fonctionne pour une raison ou une autre.
Une ruelle paumée. Il connaît bien le coin, l'animal. Un local ? Nate ne connaît pas assez Minneapolis pour en tirer des conclusions quant à son milieu social, son éducation, quoi que ce soit. À San Diego, il aurait réussi. Il aurait su ce que ça voulait dire. À Detroit aussi. Ici, c'est juste une donnée qui n'a aucun sens, aucune réalité, aucune consistance. Bordel de merde. Tu parles d'un enquêteur. Il devrait se renseigner sur Minneapolis, vraiment se renseigner. C'est pas comme s'il risquait de pouvoir se tirer bientôt.
Nathaniel regarde, impuissant, sa proie du jour se jeter vers la sortie. Et puis il y a le chien. Le mur. La chute. Merde. Il aurait du pot, pour une fois ? D'ordinaire, il préfère de très loin se fier à ses propres actions qu'à l'infime probabilité que la chance soit quelque chose de réel. Une histoire de déterminisme dont il a à demi oublié les principes à force d'être vertement rabroué quand il essaye de se lancer dans des discussions philosophiques avec ses amis. Tout le monde s'en fout de tes délires, Nate – c'est le discours habituel. Dans tous les cas... dans tous les cas, pour une fois, ses actions n'ont rien fait mais voilà que le destin, la chance, le hasard joue en sa faveur. Appréciable.
Le type se relève comme si cette chute vertigineuse n'était rien du tout. Prêt à bondir, sauf qu'il fait face à Nathaniel, qu'il parle. On progresse.
Son geste de lever les mains en l'air au niveau de sa tête amuse le photographe. Il pointe sa canne vers l'autre, un sourire rogue aux lèvres. « Pan. » Un pas, puis deux, puis trois, jusqu'à être à trois mètres seulement de l'autre, suffisamment près pour ne pas avoir besoin de se gueuler pour se faire entendre, suffisamment loin pour ne pas être une menace. Comme s'il pouvait en être une, avec sa patte folle.
« Nathaniel Drake, » se présente-t-il, comme pour détendre l'atmosphère. Piètre tentative, il le sait bien, et toujours un peu risqué de filer son vrai nom à un inconnu qui pourrait bien s'en servir contre lui. Il devrait se trouver un alias. Un truc stylé, qui sonne comme un super-héros enquêteur de la nuit, qui lui donne l'impression d'être autre chose qu'un sale petit fouineur qui ne sait pas quand s'arrêter.
« Cigarette ? » Il en tend une à sa cible, en allume une pour lui. Bon sang que ça fait du bien. Il tend à s'abstenir de fumer quand il piste, histoire d'éviter que la lumière de la clope attire des regards indésirables. Des heures éveillées sans fumer... C'est vraiment pas son truc. « J'suis pas de l'U-AM, si c'est ce qui t'inquiète. Je suis pas non plus avec Perséphone ou avec qui que ce soit, en fait. Avec ma gueule. » Et c'est déjà bien assez, pense-t-il avec un sourire amer. Avec une organisation pour le guider dans ses actions, peut-être qu'il serait un peu moins l'électron libre chaotique qu'il est maintenant. Peut-être qu'il se foutrait moins dans ces situations absurdes. Quelqu'un d'important va bien finir par remarquer qu'il colle son nez dans toutes les sales affaires de Minneapolis et lui faire payer. Y a déjà ce type qui est sur son dos pour récupérer ses clichés... et si son intuition est juste, en s'en prenant à ce garçon, il risque d'avoir Perséphone et ses gars au cul en plus de l'U-AM. Super.
« J'ai des questions à te poser. Pas mal de questions, en fait. La première, c'est où t'as appris à dessiner comme ça... T'as du talent, mon pote. Un p'tit manque de technique mais quelle vision, c'est sensas'. »

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Lun 26 Oct - 21:57
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Tu n'as absolument aucun moyen de savoir qui il est et ce qu'il te veut. Et son accoutrement, tout comme sa silhouette, ne te donnent pour ainsi dire aucun indice, aucune piste sérieuse. La canne n'a pas l'air d'être un vulgaire stratagème pour t'attendrir et tu n'es pas certain que l'UAM recrute des estropiés pour faire du job de terrain. Pour faire du job tout court, d'ailleurs. Et puis, il y a son sourire, son mouvement lent, l'objet qu'il dresse telle une arme de destruction massive dans ta direction; et que tu suis prudemment du regard. Pan Tu sursautes pas. T'as plutôt les bras qui retombent lourdement de chaque côté de ton corps, la mine un peu décontenancée par ce qu'il vient de se passer. Il t'a sérieusement mis en joue avec sa foutue canne ? Sous ton foulard, s'étire un sourire, à peine perceptible au fond de tes prunelles. En d'autres circonstances, tu jouerais le mort avec autant de théâtralité que possible. Mais sur l'instant, tu te contentes d'un vulgaire Touché articulé dans un français particulièrement approximatif. Tu ne sais rien de lui, mais son humour te plaît déjà.

Et le voilà qui approche. Tu te redresses au fil de sa progression, redresse le menton, comme si ça pouvait te permettre de compenser les quelques centimètres supplémentaires qui lui confèrent une carrure plutôt imposante, malgré son handicap évident. T'es pas de ceux-là. De ces types qui peuvent en bloquer d'autres par leur seul charisme ((ou juste par un corps encombrant le passage)). T'es dans la catégorie des nerveux, des agités, ceux qui filent entre les doigts dans un battement de cils. Et t'as pas encore renoncé à l'idée, t'attends juste que l'opportunité se présence. Nathaniel Drake John Doe que tu rétorques, pour lui signifier que t'as du mal à croire qu'il puisse s'agir de sa véritable identité. Personne ne donnerait son vrai non, par les temps qui courent, n'est-ce pas ? Sauf un inconscient. Ou un type qui n'a véritablement rien à perdre, ou rien à cacher. Cigarette Paquet pointé en ta direction, t'as une seconde d'hésitation avant d'en saisir une et de la coincer là, juste sous ton bonnet. T'as encore jamais vu de clopes empoisonnées, il faut une première à tout. Méfiant, tu préfères de loin la garder pour plus tard. T'as assez connu de merde dans ta vie pour savoir que les gens normaux ne sont ni désintéressés, ni généreux. Surtout en ce qui concerne le tabac ou la drogue.

J'suis pas de l'U-AM, si c'est ce qui t'inquiète. Ouai'p Je suis pas non plus avec Perséphone ou avec qui que ce soit, en fait. T'arques un sourcil, intrigué. Avec ma gueule. Qu'il précise alors, et ça t'arrache un rire nasal, étouffé par le bandana et par ta sale trogne que tu remues à peine. Qu'il parle de sa crinière en vrac, de la couleur de sa peau ou de sa patte-folle, t'es bon public. J'ai des questions à te poser. Pas mal de questions, en fait. T'as cette façon particulière de te tenir. Incapable de rester tout à fait immobile, ton poids bascule lentement d'un pied sur l'autre. Une façon comme une autre de ne pas laisser ton corps refroidir, juste au cas où. Et tu cours s'vent après les gens, pour leur poser des questions ? Que tu siffles, sans attendre pour autant de réponse. La première, c'est où t'as appris à dessiner comme ça… T'entrouvres les lippes pour répondre, mais pris de court, tu les refermes la seconde qui suit. Tu t'attendais pas à ça. À des questions sur le sujet des dessins, ouais, mais sur le dessin en lui-même ? T'as du talent, mon pote. Un p'tit manque de technique mais quelle vision, c'est sensas'. Eh. Imperceptible froncement de sourcils. Si tu complimentes pour tout v'nir péter derrière c'pas la peine hein.

Tes bras viennent se croiser lentement sur ta poitrine. À cette occasion seulement, après un bref coup d’œil, tu remarques l'angle légèrement anormal de ton pouce. Put' Tu t'exclames doucement, avant de soupirer. T'as pas senti. Évidemment, que t'as pas senti; tu perdrais ta putain de main que tu le sentirais pas, sauf au moment de mater un magasine porno. Ainsi, tout en le manipulant, afin de le remettre en place, tu reprends, l’œil vissé sur Nathaniel. À Detroit. Pas d'cours. Pas vraiment. Autodidacte. La vision un peu... Tu plisses les yeux, dodelines à peine de la tête, comme si tu cherchais tes mots. ... engagée, elle vient d'la rue. Claquement tout juste audible, pouce remis en place, articulation correctement rétablie. C'est pas dans une école qu'on apprend à faire ça. T'es même pas certain qu'il existe des cours, pour la dégradation de biens publics. Te voilà qui réamorces le geste avorté, bras qui se croisent sur ton torse. Mais ça a plus beaucoup de poids, maintenant que t'as déjà tout dit. Tourne pas autour du pot, mon pote, t'veux quoi ? Que tu balances après un bref silence, la voix toujours étouffée par ce masque que tu ne comptes pas faire tomber.

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Ven 30 Oct - 21:21
Nathaniel se tait et observe. Il y a tellement de colère, de frustration, de potentiel dans ce gamin face à lui et ça lui fend le cœur. Pourquoi, il ne sait pas trop. Pas comme s'il y pouvait quoi que ce soit. « John Doe » ne lui dira rien, pas si facilement. Le surnom le fait marrer. C'est bien joué, faut l'admettre. Juste la bonne dose de mépris, de défiance et de nonchalance.
Malgré ça, il répond. Est-ce qu'il se rend compte de la quantité d'informations qu'il donne, en répondant à cette innocente question ? Peut-être qu'il se dit que refuser de répondre serait encore plus suspect, qu'il y aurait plus à perdre de faire de la rétention d'informations sur un élément bien difficile à utiliser pour le retrouver parmi la masse des personnes ayant un jour étudié à Detroit, plus encore en autodidacte – pour qui ne sait pas s'y prendre. C'est sans doute un peu arrogant de la part de Nathaniel de penser qu'il pourrait, avec ce simple détail, quadriller l'existence de son interlocuteur. Ça arrive, rarement, qu'il se laisse aller à ce genre de pulsion un peu ridicule d'auto-suffisance. Pas de raison d'en avoir honte.
« Detroit, hein ? J'ai enseigné à la fac là-bas, fut un temps, » répond-il avec un sourire aimable – sans doute invisible dans l'obscurité mais audible dans sa voix. « La photo. Enfin, ça, j'imagine que c'était évident. » Il montre l'appareil suspendu à son cou. Pour sa part, donner des informations à son sujet ne le dérange pas outre mesure. Oui, avec son nom et la fac où il a enseigné et son métier, on peut sans aucune difficulté retrouver le moindre détail sur son existence, jusqu'au fait que c'est un fifils à sa maman et que cette dernière est en Californie à se ronger les sangs pour son poussin qu'elle aurait aimé garder au nid. On pourrait aller menacer sa mère pour faire pression sur lui. On a déjà essayé.
Et Nathaniel n'a pas appris la leçon.
« Et ouais, je cours souvent après les gens pour leur poser des questions. Enfin, courir, c't'un bien grand mot, hein. Je claudique. Des fois, je rampe, aussi. Mine de rien, c'est vachement efficace de ramper, surtout quand tu fais la course contre un escargot. » Il sait très bien que son humour ne fait pas rire grand-monde et, comme de bien des choses, il s'en moque éperdumment. « Pour une fois que ça marche sur un humain, je vais certainement pas m'en plaindre. Du coup... » Du coup quoi ? En vérité, Nathaniel n'a jamais vraiment imaginé qu'il attraperait le dessinateur de ces sublimes graffitis. Il n'a jamais envisagé réussir. Ses plans, généralement très détaillés et pleins de circonvolutions invraisemblables, n'allaient pas jusque-là. Du coup quoi ? Vas-y mec, balance Perséphone stp, bisous ? Même lui n'est pas inconscient à ce point.
« Jouons franc jeu. Je m'intéresse à la cause mutante. Je ne sais pas si je la soutiens, pas encore, en tous cas pour l'instant les dangereux psychopathes me semblent plus être de l'autre côté de la barrière. Tu peux imaginer que les trucs d'oppression, je connais un peu. » Être Noir et handicapé en Amérique n'a jamais été une partie de plaisir et si les années 80 voient une certaine amélioration dans les deux cas, on ne peut pas prétendre qu'il s'agit d'une utopie où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Surtout pas avec ceux qui n'ont pas la bonne couleur. « Je veux comprendre. Comprendre pourquoi Perséphone agit de cette manière, ce qu'elle craint, ce qu'elle sait. Je veux savoir ce que vous espérez. Ce que vous revendiquez. Parce que c'est ça le truc. » Il le dit comme s'il y avait longuement réfléchi et c'est le cas, bien que la conclusion vienne seulement de lui arriver, comme une épiphanie. « Quand on parle de vous dans les journaux, c'est jamais pour vous donner la parole. C'est toujours le gouvernement, l'unité anti-mutants, les scientifiques quelques fois. Jamais vous. On ne vous laisse pas dire ce que vous voulez vraiment. Et si on le faisait, je te parie mon genou valide qu'on déformerait les propos jusqu'à vous faire passer pour des monstres, même si ce que vous avez à dire c'est que vous voudriez juste qu'on vous bute pas à vue. »
C'est si familier, comme situation. Il pense aux Black Panthers, qu'on peint comme de dangereux terroristes alors qu'ils distribuent des petits-déjeuners gratuits dans les quartiers les plus défavorisés et protègent les gens des violences policières, il pense à Martin Luther-King, qui a beau avoir agi avec le plus grand pacifisme possible, a été assassiné par le gouvernement. Il pense à tout ça et il se dit que sa neutralité vient d'en prendre un sacré coup dans l'aile. La prochaine discussion avec Rahim risque d'être intéressante.
« Du coup, voilà. Tu fais clairement partie de ceux qui soutiennent Perséphone, peut-être sans être dans son organisation, je veux pas le savoir – ça te mettrait en danger de m'en dire trop. Ce que je veux, c'est savoir ce que vous voulez. Ce qu'elle veut. »
Et, peut-être, ce qu'il peut faire pour aider.

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Lun 2 Nov - 23:00
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T'aimes pas ça, attirer les regards, attirer l'attention. Si, quand tu fais le pitre, quand tu fais ton numéro, quand tu joues la grande gueule et que tu provoques le commun des mortels. Mais pas là, dos au mur, coincé dans une foutue ruelle où lui comme toi n'avaient pas le droit d'être. Et tu sais pas qui il est vraiment ou ce qu'il te veut, mais t'as affaire à un coriace, de ceux qui ne détournent pas aisément le regard. À l'inverse, il te scrute, il t'observe, il te donne l'impression de noter le moindre détail. T'aimes pas ça. Tu lui rends son air, sans doute que tu te l'appropries un peu, le déforme, le rends hautain, plus pour la forme que pour véritablement le mépriser. Tu ne le méprises pas, t'as aucune raison de le faire. En vérité, t'es même plutôt penaud, de t'être fait mettre à terre par un handicapé. Vaudrait mieux que personne ne l'apprenne.

Detroit, hein ? J'ai enseigné à la fac là-bas, fut un temps, T'as l’œil qui glisse le long de son corps, effleure l'appareil photo pendu à son cou, avant de remonter vivement à sa trogne. Detroit ? Sa tête ne te dit rien. Mais c'est une grande ville, tu l'as sûrement jamais croisé. Et même si c'était le cas, t'es pas capable de le reconnaître dans l'obscurité. T'essaies même pas en fait. Méfiant, tu pars du principe qu'il ne s'agit que d'un vulgaire piège. T'es pas totalement con, ou du moins, t'essaies de t'en convaincre. La photo. Enfin, ça, j'imagine que c'était évident. Bref mouvement, tu hausses les épaules, à peine. Un photographe. T'es tombé sur un photographe. T'as le réflexe de remonter un peu le bandana sur ton nez, t'assurer que ton visage reste à couvert. Tant pis pour les mèches blondes sur ton front, demain, tu raseras ton crâne et la piste sera brouillée ((ça te vient pas à l'esprit que t'as des yeux particulièrement reconnaissables)) S'tu pouvais m'donner ton numéro de compte aussi, j'manque de thunes… T'as soufflé ça entre tes dents serrées, taquin, en laissant ton bras retomber le long de ton corps. Nathaniel Drake, professeur de photo à la fac de Detroit. S'il dit vrai, ça commence à faire beaucoup, même pour un mec qui n'a rien à perdre. Et ouais, je cours souvent après les gens pour leur poser des questions. Enfin, courir, c't'un bien grand mot, hein. Tu te marres, franchement, un éclat de rire furtif, le ricanement d'une hyène. Je claudique. Des fois, je rampe, aussi. Mine de rien, c'est vachement efficace de ramper, surtout quand tu fais la course contre un escargot. Il est con, il te plaît. Pour une fois que ça marche sur un humain, je vais certainement pas m'en plaindre. Tu grinces des dents, grimace sous le foulard. Ouais, à ce propos, s'tu pouvais l'garder pour toi… En vrai, tu t'en fous, mais l'idée qu'il puisse nuire à ta réputation t'amuse. Elle est suffisamment inexistante pour que t'aies pas à t'en inquiéter.

Du coup… Comme un rappel à l'ordre. Instantanément, tu te redresses, tendu, prêt à lui bondir dessus, à se saisir de sa canne et à l'assommer avec pour te tirer sans encombre. T'as pas envie d'entendre la suite, tu préférerais que l'entrevue s'arrête sur cette note positive. Merci pour la clope, Nathaniel Drake de Detroit, à la revoyure. Jouons franc jeu. Je m'intéresse à la cause mutante. Evidemment. Tu soupires et te détournes un instant, un mouvement négatif de tête venu ponctuer ta désapprobation. Je ne sais pas si je la soutiens, pas encore, en tous cas pour l'instant les dangereux psychopathes me semblent plus être de l'autre côté de la barrière. Vraiment, t'es sûr de ça ? Le ton tranchant, l'ironie étouffante au fond de sa voix. T'es pas aussi nuancé que lui dans tes propos, les graffitis parlent pour toi. Ton camp, tu l'as choisis dès le début et tu l'affiches fièrement dans les fresques qui naissent sous tes doigts, pas besoin d'être un génie pour s'en rendre compte. Les psychopathes, ils portent l'uniforme et sont armés jusqu'aux dents. Tu peux imaginer que les trucs d'oppression, je connais un peu. Ouais, il est black. Black et peut-être vétéran de guerre ((ou juste particulièrement malchanceux, s'il est né comme ça)) Et toi, t'es une espèce de pupille de la nation, un rebut de la société, au sens le plus littéral ((t'es nez dans une benne à ordure après tout)) Vous avez de sacrés points communs.

Je veux comprendre. Toi aussi. Toi aussi, y'a un tas de trucs que tu voudrais comprendre. Mais t'as pas la science innée, t'es pas omniprésent, t'es même pas vraiment important, un simple chiffre dans l'équation, une donnée sans importance. T'es pas de ceux qui pourront le renseigner, ça serait t'accorder trop de valeur. Comprendre pourquoi Perséphone agit de cette manière, ce qu'elle craint, ce qu'elle sait. Moi aussi, j'le voudrais bien Que tu murmures d'une voix grave, le menton à peine incliné, suffisamment pour l'observer par en-dessous. Tu le quittes plus des yeux depuis de trop longues minutes maintenant. C'est peut-être un piège ? T'as l’œil qui glisse vers le bout de la ruelle avant de revenir à lui. Je veux savoir ce que vous espérez. Ce que vous revendiquez. Parce que c'est ça le truc. Vous ? Tu tiques, montres les crocs. T'aimes pas ça, t'aimes pas sa façon d'affirmer que tu en es, sa manière de frôler ta couverture, de menacer ta nature. T'as pas honte d'être un mutant, sûrement pas, mais qu'il l'apprenne te met en danger plus que tout autre chose. Tu le connais pas. Me mets pas dans l'même panier. Soufflé d'une voix blanche, inaudible. Et y'a la suite, tout son discours sur la prise de parole, sur le manque de rayonnement, sur la discrétion des mutants ((la tienne)), sur les manipulations de la presse ((entre les lignes)). Tu plisses les yeux, restes muet. T'es pas un monstre. Mais plus que tout en cet instant, tu dois le convaincre que tu n'es pas de cette race. La seule chose qui te plait, au fond, c'est la véracité de ses propos, ses idées que tu partages. T'es sûrement plus rentre dedans, pas franchement pacifique. Mais de ce qu'il en dit, vous êtes sur la même longueur d'ondes. Tu fais clairement partie de ceux qui soutiennent Perséphone, peut-être sans être dans son organisation, je veux pas le savoir – ça te mettrait en danger de m'en dire trop. Tu ris, devant tant de prévenance.

Ce que je veux, c'est savoir ce que vous voulez. Ce qu'elle veut. Arrête d'faire ça. D'm'intégrer à l'équation comme si j'pesais dans la balance. J'suis rien moi, j'suis au courant de rien. C'même pas que j'veux pas t'aider, patte-folle, c'est qu'j'le peux pas. Tu le toises fixement, les yeux brillants. C'qu'elle veut hein ? T'étais où pendant l'quatre juillet ? T'l'as pas entendu, son discours ? C'tout. C'tout c'qu'on sait. Sa seule apparition publique. Tu l'as revue d'puis ? Parc'que moi nan, mais si tu la r'vois, dis-lui d'passer me voir, j'adorerais parler révolution avec elle. T'as cette façon particulière de causer, d'articuler comme si t'avais pas le temps, de bouffer tes mots, l'accent particulièrement prononcé ((pourtant, t'es pas anglais)) Ouais Sherlock, j'soutiens la cause mutante, ça s'voit aux doigts plein de peinture Tu remues un peu tes doigts à hauteur de ta tête, pour appuyer tes propos. Mais j'crois pas avoir quoi que ce soit qui puisse t'intéresser. C'qu'elle sait, j'aimerais l'savoir aussi, c'qu'elle craint, j'pense que c'est d'finir comme un rat de labo. Sûrement qu'c'est la crainte de tous les mutants, nan ? Peut-être qu'il en est, lui aussi ? Silence. T'as conscience que tu t'mets en danger ? Que tu dis finalement en te redressant. C'est pas un ton de menace, c'est de la pure curiosité, une réflexion balancée comme on parle de la météo.

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Mar 17 Nov - 18:25
Ouais, c'est peut-être débile de lui donner tant d'informations. Rien qu'avec « Nathaniel Drake, prof de photo à Detroit », on peut déjà retrouver plein de choses. Sauf que Nate s'en fout complètement. Qu'est-ce qu'on va lui faire ? Le tuer ? Bah. D'autres ont déjà essayé, il se sait coriace, plus qu'il en a l'air. La seule chose qui pourrait l'inquiéter serait qu'on s'en prenne à sa mère et il a toujours fait en sorte de n'avoir aucun lien public facile à trouver avec elle. Elle ne porte même pas le même nom. Alors le reste... le reste, il s'en moque.
Le gamin (qui ne doit pas être si jeune que ça mais c'est l'impression qu'il donne à se tenir comme ça) balance ses petites piques et Nathaniel les écarte d'un geste de la main. Me mets pas dans l'même panier, qu'il dit. Il s'y est mis lui-même, avec ces graffitis.
Puis il fait son petit discours. Donc, lui non plus ne sait rien, lui non plus n'a jamais vu Perséphone, lui non plus n'a pas plus d'informations. C'est intéressant et inquiétant. Que font-ils donc, les partisans de Perséphone, s'ils ne la voient pas et ne communiquent pas avec elle ? Ont-ils seulement une quelconque forme d'organisation ? Peut-être qu'il les a mal jugés et qu'il ne s'agit que d'une bande de petits cons idéalistes qui parcourent les rues en agissant indépendamment les uns des autres, à la recherche d'un objectif auquel s'attacher, sans reine des abeilles pour les guider. Ce serait terriblement décevant. Perséphone a pourtant un empire entier sur lequel s'appuyer, des dizaines et des dizaines de mutants qui seraient prêts à la suivre, peut-être des humains, aussi. Nate ne doute pas une seconde qu'ils sont nombreux, ceux qui voudraient apporter leur pierre à l'édifice d'une libération mutante. Seulement voilà, elle ne l'exploite pas, à en croire le gosse.
Bien sûr qu'il pourrait mentir. Tout ça pourrait n'être qu'un gros bobard à la con parce que personne n'a envie de parler à des fouille-merdes dans le genre de Nathaniel Drake. Pour une fois, ce dernier espère que c'est bien le cas.
La dernière question du môme le fait rire et il tire une cigarette de sa poche, l'allume, en offre une autre au petit. Sans se démonter.
« Ouais, je sais. » Qu'est-ce que tu veux dire d'autre ? « Donc, Perséphone n'apparaît pas, ne parle pas, même à ceux qui lui sont ouvertement fidèles. Curieux. À se demander si elle existe vraiment ou si c'est une marionnette du gouvernement pour justifier toutes ces mesures répressives. » Il dit ça comme s'il avait mijoté l'idée de longue date ; en vérité, elle vient à peine de lui tomber sur le coin du nez. « Dommage, quand même. M'est avis que vous êtes nombreux à trouver qu'elle a raison. Même des humains sont d'accord avec elle, alors... Et pourtant, de ce que tu me dis, y a aucune organisation. Rien que des actes isolés que chacun décide de faire dans son coin. C'est con, quand même. Admirable, mais très con. Et parfaitement inutile. »

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Sujet: Re: run boy run | ft. Quim :: Ven 4 Déc - 11:17
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La vérité, c'est que t'as pas menti. Bien sûr, tu ne dévoiles pas toute la vérité, tu gardes certaines informations pour toi, celles qui te concernent, personnellement. Tes intentions, tes intérêts, tes recherches qui pour l'heure n'aboutissent à rien. Mais pour ce qui est de la cause ((et c'est sûrement le plus triste dans l'histoire)) rien n'est inventé. Tu n'es pas quelqu'un de suffisamment important pour être au courant des événements futurs, tu n'as même jamais pris part à un combat opposant quelqu'un de ta race à un être humain. T'es pas assez maître de toi pour ça. Alors pour ce qui est de voir Persephone, non, tu n'es pas le mieux placé. Et t'en as parfaitement conscience. Quelque part, c'est ton moyen aussi de t'assurer, une sécurité supplémentaire. Personne ne cherchera à t'interroger, si de toute façon tu ne sais rien ((ou ils te tueront en s'en rendant compte, c'est un paramètre qui n'est pas négligeable)). Mais tu le vois, à sa gueule, que lui cherche à comprendre. Tu sais rien de ses motivations ou de ce qu'il espère déterrer, c'est peut-être un putain de journaliste sous couverture, qui s'est accroché au mauvais pigeon. Tu balanceras rien. Rien sur ce que tu imagines, rien sur les putains de miettes que tu as à peine récoltées. Si on ne vient pas te voir, c'est sûrement que t'en vaut pas la peine, l'histoire s'arrête là.

Au final de tout ça, t'as retenu qu'une chose ;
le cercle ne s'approche que rarement des lambdas.

Ta question le fait rire, au moins, il a le sens de l'humour. Nouvelle clope, t'esquisses un mouvement en avant pour la dérober avant de reculer, la sensation d'être un clébard errant que l'on nourrit croquette par croquette ; et qui se laisse à peine approcher, trop craintif encore. Qu'importe, là-dedans, tu vois juste l'occasion de récupérer gratuitement des cigarettes. Comme la précédente, tu préfère d'ailleurs la ranger, et la nouvelle rejoint l'autre, coincée sous ton bonnet, au-dessus de ton oreille. Ouais, je sais Et c'est tout. Il sait. Tu inspires. Bon, si l'interrogatoire est termi — Donc, Perséphone n'apparaît pas, ne parle pas, même à ceux qui lui sont ouvertement fidèles. Merde. Tu lèves les yeux au ciel, hausse les épaules, ne sachant plus quoi répondre. T'aimerais lui dire qu'elle fait ce qu'elle veut, Persephone, c'est une grande fille, qu'elle gère sa révolution comme elle l'entend. Mais ça serait retirer le peu de crédit que tu as, que vous avez, vous, les mutants, alors tu te contentes de le dévisager. Curieux. Sûrement qu'elle apparaît qu'à ceux qui en valent la peine. Y'a comme de l'amertume au fond de ta voix, étouffée par le masque. T'es pas déçu ou triste de pas compter, d'être un pion sur l'échiquier à défaut d'une toute autre pièce. T'es déçu de pas être le roi de ta propre partie. À se demander si elle existe vraiment ou si c'est une marionnette du gouvernement pour justifier toutes ces mesures répressives.

Tu clignes des yeux, lentement. T'es surpris, par le raisonnement. Et en même temps, quoique ça ne soit pas totalement con, t'y crois pas un seul instant. Si ce n'était pas Persephone, ça serait quelqu'un d'autre. Un autre mutant ferait entendre sa voix, ça gronde dans les bas-fonds, il suffit d'une étincelle pour que tout explose enfin. Et Richardson est en train de jouer avec les allumettes. Dommage, quand même. M'est avis que vous êtes nombreux à trouver qu'elle a raison. Même des humains sont d'accord avec elle, alors… Faut dire qu'elle défend les droits fondamentaux des êtres vivants. Comment on dit déjà ? Les droits de l'Homme. Même si l'homme n'en est plus vraiment un. Et pourtant, de ce que tu me dis, y a aucune organisation. Rien que des actes isolés que chacun décide de faire dans son coin. T'as un sourire sous ton foulard, amusé. C'est con, quand même. Admirable, mais très con. Et parfaitement inutile. Écoute gars que tu souffles enfin après l'avoir longuement dévisagé. J'doute pas un instant de ta volonté à changer l'monde, nan, j't'assure, je trouve même ça plutôt admirable en fait, ton idéal de justice, ta quête de vérité, tout ça. Et j'suis d'accord avec toi, les actes isolés, y'z'apportent pas grand-chose. Tu balayes l'air de la main. Mais j'te dis pas qu'y a aucune orga', patte-folle, j'te dis que j'suis au courant de rien. Et avec mes p'tits dessins j'ai pas la prétention d'changer l'monde, tu piges ? J'cherche pas à mener la révolution. T'as pas les épaules pour ça, ni la motivation ; t'es trop égoïste en fait. Améliorer et sécuriser ton avenir, oui, être en première ligne, beaucoup moins tentant.

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