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 magic comes with a price (Rahim)

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Sujet: magic comes with a price (Rahim) :: Ven 8 Mai - 20:18
Elle est au bord de la noyade, Lily. Elle n’aime pas l’avouer, encore moins se l’avouer à elle-même, mais il y a la silhouette endormie de Don sur son canapé, les regards appuyés de sa voisine qui lui brûlent la nuque alors qu’elle se presse dans les couloirs de l’immeuble, son regard obstinément droit qui refuse de la regarder. Il y a son mari disparu qui ne répond plus à ses appels alors qu’il lui avait promis de réparer les choses entre eux. Il y a les rumeurs d’arrestations qui se répandent comme une traînée de poudre, en dépit des meilleurs efforts de l’uam, et les murmures insistants que s’échangent ses clients à l’oreille, quand ils croient qu’elle n’écoute pas. En offrant un abri à deux fugitifs, elle s’est beaucoup trop impliquée dans cette histoire, a prudemment trempé le pied dans l’eau bouillante pour juger la température et a fini par y glisser par accident.

Non, pas par accident, rectifie-t-elle en parcourant les rues désertées de Northeast d’un pas décidé. Elle sait très bien ce qu’elle fait et pour qui elle le fait. C’est peut-être pire. Les risques qu’elle se surprend à prendre ont le goût de la nouveauté et si elle refuse de reculer, elle ne peut pas nier qu’elle pourrait vivre sans cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Elle a besoin de souffler. Elle a besoin de Rahim.

Rahim, ce fut une révolution dans son petit monde bien réglé. Il n’a pas la dégaine de ses clients habituels, ni même le porte-monnaie ou la réputation qui justifie les courbettes. Mais il a la candeur et le culot que beaucoup d’entre eux rêvent de posséder, ceux-là mêmes qui l’ont poussé un soir à s’offrir ses services quitte à vider son compte en banque. Elle se souvient de son sourire stupidement fier, lorsqu’il est revenu dans ce bar luxueux avec la somme astronomique qu’elle avait exigé sur un coup de tête. Elle se souvient de sa propre surprise, quand elle a cédé. Elle ne valait même pas autant à l’époque. Et puis ce qui ressemblait à un caprice de la part de l’illustrateur est devenu un rituel qu’elle aime voir se répéter au fil du temps, même de manière décousue. Les dessins ont depuis longtemps remplacé les billets verts en guise de paiement et elle conserve chacun d’entre eux précieusement.

Elle ne tarde pas à arriver devant la résidence du jeune homme, devenue étrangement familière au gré de ses visites. Elle se dépêche d’appuyer sur le bouton de l’interphone, pleine d’un espoir timide qu’elle peine à nommer. « Rahim ? tente-t-elle, un brin indécise, craignant qu’il ne soit pas là. » Et puis lorsqu’elle entend un bruit sourd à l’autre bout, elle poursuit d’un ton plus léger, plus malicieux : « Devine qui c’est ! » Si l’hésitation s’empare d’elle un court instant, elle n’en laisse rien paraître, se force à continuer pour ne pas trahir son incertitude. C’est rarement elle qui fait le premier pas. D’ordinaire, elle le laisse plutôt venir à elle, vouant une confiance aveugle à son sens du timing. Mais pas aujourd’hui. « J’espère que je ne te dérange pas ? Je sais que j’aurais dû t’appeler avant mais… » Les mots meurent sur ses lèvres. Elle n’ose pas lui dire qu’elle a besoin de passer un peu de temps en sa compagnie. « J’ai apporté du vin, conclut-elle comme si cela pouvait tout pardonner. » La bouteille lui a été offerte par un autre de ses clients, indécemment fortuné, et le nom sur l’étiquette a failli lui donner le tournis. À ses yeux, on ne peut pas rêver d’une meilleure offrande de paix et elle espère distraitement que Rahim sera de son avis.

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Rahim Brooks
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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Sam 9 Mai - 0:23
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Les yeux fermés, il appréciait le confort de son canapé. La sensation du moelleux des coussins plus particulièrement, celle qui lui prouvait qu'il était bien là. Dans son corps. Solide. Le tissu sous ses doigts, rugueux mais doux. Le frais de l'air de son appartement à mesure qu'il inspirait et expirait, de plus en plus lentement, à demi-somnolent. Le bruit de l'interphone qui l'avait tiré de ses rêveries sensorielles en sursaut, et ses pieds nus contre le bois du parquet alors qu'il allait décrocher. À peine un battement de cœur - déjà très rapide - pour reconnaître la voix, et les sentir s'accélérer dans sa poitrine. Pas de la manière qu'il appréciait habituellement avec elle. Merde. Un regard sur le reste de son appartement, clairement pas en état de recevoir quelqu'un, encore moins Lily. Merde. Qu'est-ce qu'elle faisait là? Pourquoi elle venait le voir alors qu'ils n'avaient rien de prévu et qu'il ne l'avait clairement pas appelée? Merde. Et si elle était juste un moyen de lui faire ouvrir la porte? Merde. Merde. M... Putain de merde! Deux jours sans incident, et il se retrouvait les deux pieds dans son corps effondré au sol parce que Lily avait décidé de lui faire une visite surprise, alors qu'elle continuait de parler à l'interphone. Au moins il n'avait pas loupé le coussin cette fois.

Son torse se soulevant dans un soupir réflexe, il ferma les yeux et descendit au rez-de-chaussée, traversant les étages presque aussi vite que sa pensée le formulait, et passa la porte au moment où la belle finissait sa phrase. Au moins il commençait à comprendre les mécanismes du déplacement sous cette forme, même si ça restait encore très chaotique et qu'il préférait largement la version où il était tangible. Oui, la prochaine fois appelle, ça m'évitera de me retrouver comme ça! Il avait désigné son corps des mains - bien qu'elle ne puisse voir ni le premier ni les secondes, ou l'entendre - avant de soupirer quand elle avait mentionné le vin. Super, ça ira d'enfer avec la céphalée à venir. Encore fallait-il qu'elle puisse passer la porte, et il n'était pas en état de lui ouvrir pour le moment. Il pouvait seulement la regarder, et sentir ce serrement si particulier dans sa poitrine, là où se trouvait son cœur en temps normal. Comme quand ils s'étaient rencontrés.

Il ne savait pas vraiment ce qui lui était passé par la tête ce soir-là. Ça n'était pas son genre de payer pour de la compagnie, pas qu'il ait eu besoin non plus. Il n'avait pas eu déception galante récente et n'avait aucun besoin urgent qui traînait dans un coin de sa psyché, même pas un début d'ivresse qui aurait pu justifier sa folie. Non, juste elle, qui se détachait du reste de la salle ce soir-là, rendant presque tout autour d'elle fade, flou. Quelque chose dans la courbure délicate de son dos, dans l'angle de sa mâchoire, le délié de ses poignets. Dans l'ourlé de ses lèvres quand elle lui avait dit qu'elle était trop chère pour lui. Dans la façon dont ses sourcils s'étaient haussés quand il était revenu avec la somme demandée, parfaitement conscient des autres conforts qu'il sacrifiait pour quelques heures en sa compagnie. Il devait l'avoir, parce qu'il devait la voir. L'observer, la regarder bouger, mettre sur papier ces détails qui lui faisaient battre le cœur. La faire sourire, pour voir comment son visage s'éclairait. La mettre dans son lit, pour dessiner le froissé des draps suivant le creux de ses reins.

Mais oui Mme Simmons, laissons rentrer tout le monde! C'est pas comme s'il se passait des trucs dangereux un peu partout en ville... "Pas dans Northeast voyons!" La grand-mère du troisième et son affreux caniche beige lui sauvait la mise en ouvrant à Lily, probablement pour lâcher sa bête sur les massifs un peu plus loin, mais il n'était pas sorti d'affaire pour autant. Maintenant il fallait remonter - ah finalement non, c'était fait - et retourner dans son corps, ce qui s'avérait toujours complexe. Pour le moment ce qui marchait le mieux était de penser à ce qu'il voulait faire juste après avoir réintégré sa tangibilité, mais ça restait aléatoire. Parfois il prenait même sa "place" dans son corps, mais il n'avait pas l'impression que ça ait une incidence sur les choses. Ouvrir la porte à Lily... Ouvrir la porte à Lily... Ouvrir la porte à Lily... Ouvrir la porte à... Le son de sa voix lui vrillait les tympans, le reste de son corps hurlait de douleur et le sang martelait dans ses tempes alors qu'il peinait à se lever. Putain il détestait cette partie. Un, prendre une aspirine pour calmer le mal de crâne déjà bien présent. Debout mais chancelant, il s'était presque étalé sur la table basse avant de réussir à se stabiliser et attraper le flacon orange. Deux, chausser ses lunettes de soleil le temps que ses yeux se réhabituent à voir. Trois, attraper le premier truc sucré qui lui passait sous la main et le manger pendant qu'il retournait à la porte d'entrée, quelques M&M's tombant sur le chemin.

Ouvrant la porte au moment où elle frappait, il tenta un vague sourire avant de lui faire signer d'entrer. Je te préviens, j'ai une gueule de bois atroce. Et il était retourné vers le salon en s'appuyant contre l'un des murs,  remettant ses Wayfarer noires en place à mi-chemin, tâchant de faire comme si le son de ses propres pas n'était pas intolérable. Orgie... En désignant vaguement l'énorme coussin bleu contre l'un des murs, et par extension la dizaine disséminée entre le couloir et le salon. Toujours plus crédible ou plausible que la véritable raison, y compris avec tout ce qui se passait en ce moment, et il aurait de toute façon été incapable de savoir comment expliquer ce qui lui arrivait. Ce qui venait tout juste de lui arriver, dans les quelques minutes entre le moment où elle avait sonné et celui où il avait ouvert la porte. J'amène les verres, installe-t... Son regard s'était posé sur la table basse, ses sourcils apparaissant derrière la monture noire des lunettes. Merde, les bouquins!

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Sam 9 Mai - 18:00
« Bonjour madame ! s’exclame joyeusement Lily lorsqu’une femme âgée la délivre enfin de son tourment. Merci beaucoup ! » À ses pieds, un caniche surexcité trottine au bout d’une laisse sur le point de rompre. La prostituée doit raser les murs pour ne pas se faire mordre le mollet en pénétrant à l’intérieur de l’immeuble. Peu méfiante, la vieille se hâte de lui adresser un sourire mielleux avant de disparaître au détour d’un couloir. « J’adore votre jupe ! s’époumone-t-elle entre deux jappements étranglés. Votre petit ami a de la chance. » Face à son rictus moqueur, Lily ne peut que faire semblant d’ignorer l’insulte déguisée en compliment. Rahim ne s’est jamais plaint. D’une main distraite, elle lisse sa jupe en cuir, fait claquer les talons de ses escarpins sur le sol et commence à gravir les escaliers. La bouteille précieusement calée dans le berceau de ses bras, elle s’apprête à frapper quand la porte s’ouvre, dévoilant la silhouette familière de l’illustrateur. Son sourire tremble un peu au coin des lèvres, pâle reflet de celui qu’affiche Lily, à la fois soulagé et ravi. « Je te préviens, j’ai une gueule de bois atroce, lâche simplement Rahim en guise d’explication, et Lily décide de s’en contenter. » Il aurait pu ne pas être là. Il aurait pu la chasser d’un geste désinvolte de la main. Mais non, il la laisse revenir dans sa vie à la place qu’il a creusé pour elle, sans se plaindre, sans broncher. Elle pourrait l’embrasser. « Ça se voit, rétorque-t-elle avec un petit sourire. Tu as une mine affreuse. Mais j’aime bien tes lunettes. »

Nonchalante, Lily s’engouffre dans le couloir qui mène au salon. Mais quand elle découvre le décor insolite qui s’étale devant ses yeux, ses sourcils se haussent tellement qu’ils sont à deux doigts de rejoindre ses mèches sombres. Pourquoi est-ce qu’il y a des coussins partout ? Il a peur de se cogner aux murs ? Désemparée, elle se tourne vers Rahim en quête de réponses. « Orgie… » Ah. Ça explique la gueule de bois, suppose-t-elle en haussant un sourcil, dubitative. Elle laisse son regard errer au creux de son cou, traquant les marques violacées sur sa peau brune qui trahissent les folies amoureuses. Elle ne trouve rien. « Tu aurais dû m’inviter, fait-elle mine de plaisanter pour jauger sa réaction. » Elle ne le pense qu’à moitié. Elle n’est pas jalouse, Lily, mais elle aime entretenir l’illusion que Rahim n’appartient qu’à elle pendant quelques rares instants fugitifs, que chacun de ses gestes et de ses regards lui sont dédiés. Quand il la réinvente sur le papier, ses joues s’enflamment de plaisir et elle se sent unique. Spéciale.

D’un œil critique, elle inspecte les alentours. Lors de ses dernières visites, l’appartement était mieux rangé que ça, mais ses griefs meurent sur ses lèvres alors qu’elle s’amuse à redécouvrir l’artiste sous un jour nouveau. Les tasses abandonnées dans tous les coins, les estampes à peine esquissées qui menacent de prendre leur envol au premier coup de vent, les bouquins qui traînent… Son doigt se promène sur la couverture de l’un d’eux et elle reste figée en découvrant son titre. Journeys Out of the Body. C’est quoi ce truc ? C’est quoi ces trucs ? Depuis quand Rahim s’intéresse-t-il au… yoga ? Elle est perdue, Lily, et c’est ce moment que l’homme choisit pour jouer les parfaits hôtes. « J’amène les verres, installe-t… » Il ne finit pas sa phrase. Intriguée, elle se retourne vers lui. Plus que ses lectures inhabituelles, c’est l’embarras qu’elle devine sur les traits de Rahim qui pique sa curiosité. Impitoyable, elle brandit le livre comme un trophée et désigne d’un signe de tête les couleurs criardes qui ornent sa couverture. « Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu as décidé de changer de vie ? » Amusée, elle se met à le feuilleter. Au moins, ça a l’air plutôt bien écrit.
(( si elle savait ))

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Sam 9 Mai - 22:07
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Il avait senti un frisson glacé dans son dos quand elle s'était emparé d'un des livres, craignant qu'elle fasse une déduction beaucoup plus rapide qu'il ne le souhaitait, se détendant à peine quand elle semblait juste s'amuser de l'étrangeté du tome. Changer de vie, non, remettre en question pas mal de ses croyances et s'interroger encore plus ensuite, oui. Essayer de comprendre comment ce qui lui arrivait marchait, et s'il y avait un moyen de l'arrêter, aussi. Il avait au moins compris qu'il ne devait pas en parler à qui que ce soit avant de savoir de quel côté ils étaient, qui qu'ils soient. S'il arrivait de toute façon à expliquer ce qui lui arrivait. Une excuse... Il ne pouvait vraiment pas réutiliser l'orgie ou autre frasque sexuelle, y compris le tantrisme. Merde. Recherches pour une histoire? Même Lily savait qu'il ne faisait qu'illustrer les histoires d'autres. Les couvertures étaient jolies? À d'autres, et on pouvait très certainement trouver mieux dans de vrais bouquins d'art. Ma mère... Elle s'inquiète beaucoup avec ce qui se passe, du coup elle m'envoie régulièrement des colis. Bonne idée tiens, tout mettre sur le dos de sa mère. C'était techniquement vrai, il avait encore reçu un paquet au début du mois, à la différence que c'était des aliments typiquement anglais qu'elle lui envoyait. Qu'est-ce qu'elle lui manquait.

S'approchant de la demoiselle, il posa un léger baiser sur sa pommette et récupéra le livre qu'elle tenait, le moindre contact avec la peau de la belle asiatique envoyant de petites décharges dans son système nerveux. Pas désagréable, mais pas vraiment plaisant non plus. Ne t'en fais pas, c'est chiant à mourir et j'arrive pas à passer vingt pages, le changement c'est pas maintenant. Et il n'y avait pas de coussin géant turquoise dans sa salle de bain. Se baissant en ignorant le léger vertige, il réunit rapidement les livres sur la table basse et les rangea dans la bibliothèque, vérifiant d'un regard autour qu'il n'y avait aucune autre lecture suspecte qui traînait. C'était bon, mais il était persuadé d'en avoir laissé un autre ailleurs. Où en revanche... Toute recherche désespérée entraînerait plus de suspicion qu'autre chose, aussi décida-t-il de s'occuper d'abord de ramener une partie des tasses dans la cuisine. Prendre une longue gorgée d'un soda bien sucré aussi, chassant à peine le besoin de manger, et baisser à peine les verres teintés pour vérifier rapidement son apparence dans la vitre d'un des placards. Tee-shirt flottant plus qu'avant à cause de la dépense d'énergie à chaque excursion, de belles cernes sous les yeux malgré les deux jours de repos, teint blafard malgré sa pigmentation naturelle. Point positif, il voyait à nouveau normalement, même si le mal de crâne était toujours bien présent et qu'il allait garder ses lunettes pour dissimuler autant que possible son état.

Deux verres à pied et un tire-bouchon dans les mains, il revint dans le salon et eut un nouveau temps d'arrêt. J'adore ta jupe. Comment elle était habillée de manière générale, mais surtout sa jupe. La couleur, la forme, la façon dont elle mettait ses jambes en valeur, rendues encore plus élancées par les talons qu'elle portait. Il en aurait presque lâché tout ce qu'il tenait pour s'emparer de la feuille et du crayon les plus proches, mais il s'était contenté de reprendre son avancée pour lui confier les verres et récupérer la bouteille. Vin qui vaut une fortune, tenue à tomber... Je te manquais à ce point? À moins que ce soit des envies vraiment inavouables et dans ce cas... Tu me préfères sur le canapé, sur le lit ou directement par terre? Lui décrochant un sourire un peu plus franc, il ouvrit la bouteille et remplit les verres qu'elle tenait, essayant de faire taire cette petite voix dans un coin de son esprit qui soufflait que savoir soutirer des secrets sur l'oreiller faisait partie des qualifications pour le métier que Lily exerçait. Parce qu'il n'avait vraiment pas besoin de la paranoïa en plus de son anxiété déjà bien trop présente. Plus sérieusement, que me vaut cette visite? Plaisir, affaires ou autre chose? U-AM qui attendait au coin peut-être? Stop, s'il continuait il allait à nouveau sortir de son corps et il n'avait vraiment pas besoin de ça maintenant. Retenant un soupir, il fit le tour du canapé pour s'y installer et posa la bouteille de vin sur la table basse, un peu moins encombrée maintenant. Viens poser ton sublime cul et dis-moi tout.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Lun 11 Mai - 15:36
Ses traits se figent de surprise et Rahim la dévisage avec un drôle d’air, comme s’il craignait quelque chose. Lily ne peut que le fixer, les sourcils levés, attendant une réponse. « Ma mère, explique-t-il finalement. Elle s’inquiète beaucoup avec ce qui se passe, du coup elle m’envoie régulièrement des colis. » Amusée, Lily repose le livre sur la table basse. Elle se demande si Rahim ressemble à sa mère. Elle a si souvent entendu qu’on peut juger la grandeur d’une personne à l’aune de la réussite de ses enfants, mais elle peine à y croire. Elle s’est pratiquement élevée toute seule, Lily, et alors qu’elle tente d’extirper le visage de sa mère des fins fonds de sa mémoire, elle réalise qu’elle en est incapable. Elle ne sait pas si elle doit être triste. « C’est gentil de sa part. Malheureusement, je pense qu’elle a raison de s’inquiéter, se contente de remarquer distraitement la jeune femme, pragmatique. » C’est dit sans chaleur, sans intonation particulière, comme si elle commentait les prix au supermarché. Les tomates sont plus chères que la dernière semaine, tu ne trouves pas ? J’ai lu dans le journal ce matin qu’un type s’est fait déchiqueter par un mutant en essayant de l’appréhender. Simple constatation, bien sûr. Lily Tran est détachée de tout ça.

Le baiser déposé sur sa pommette comme une offrande de paix lui arrache un sourire attendri. Face aux cernes qui dessinent le contour de ses yeux, elle décide de jouer à faire semblant de croire ses excuses et cesse la torture. Magnanime, elle permet à Rahim de récupérer son précieux trésor et le regarde se dépêcher de faire disparaître ses étranges lectures dans les replis de sa bibliothèque. Les livres s’entassent au creux de ses bras et elle hausse un sourcil : « Eh bien, rit-elle. Il devait être lourd, ce colis. » Elle profite que Rahim soit dans la cuisine pour s’emparer d’un des bouquins coupables et en lire rapidement le résumé. Pour ceux qui aspirent à la plus haute félicité, le Yoga Vasistha est pareil au nectar. C’est un puits de sagesse.

Quand Rahim revient avec deux verres et un tire-bouchon, l’arsenal parfait pour une soirée réussie, le livre est de nouveau à sa place et elle déambule nonchalamment dans le salon. Le sourire de l’illustrateur gagne en assurance et quelque chose qui oppressait la poitrine de Lily la relâche tout doucement. Il adore sa jupe. Il est content de la voir. L’inquiétude qui menace de percer sa carapace s’apaise dans un murmure. Ses prétextes décousues, son visage fatigué… Elle l’a rarement vu aussi usé et cela la rend soucieuse, un peu. Peut-être qu’elle peut l’aider à se changer les idées. « Tu m’as démasqué, fait-elle mine de se lamenter, la main sur le cœur. Je ne sais pas comment j’ai fait pour résister à l’envie de te sauter dessus dès que tu as ouvert la porte. Hélas, tu n’as visiblement pas eu le temps de nettoyer depuis ton orgie et je ne suis pas sûre que ce soit très hygiénique. » Du regard, elle désigne les coussins étalés un peu partout, comme une mer colorée et duveteuse. Elle est presque déçue. Rahim a une manière d’absorber le monde autour de lui, de poser son regard sur les choses, sur elle, qui a le don de lui faire oublier tout le reste. « Est-ce qu’ils ont épargné un coin de ton appartement, au moins ? »

Pas dupe pour deux sous, Rahim insiste : « Plus sérieusement, que me vaut cette visite ? » Un rire cristallin lui échappe alors qu’elle fait tourner son verre entre ses doigts, envoûtée par les couleurs qui souligne ses courbes avec panache. « Je ne peux pas tout simplement avoir envie de te gâter ? proteste-t-elle faiblement avant d’en boire une gorgée généreuse. » C’est la vérité, elle adore attiser sa curiosité, faire naître l’étincelle dans ses yeux.

Lily se glisse sur le canapé à côté de lui et soulève son bras pour le passer au-dessus de ses épaules. Comme un chat qui creuse son nid, elle gigote encore un peu avant de se caler quand elle s’estime satisfaite. Lovée contre lui, elle s’accorde quelques secondes de silence pour contempler son profil familier et rassurant. « J’aimerais juste pouvoir me promener au bord du lac Calhoun sans croiser une patrouille tous les dix mètres, finit-elle par dire. Pourtant, je ne peux pas me permettre d’ignorer ce qui est en train de se passer, même si ça me fait un peu peur. Parce que j’ai des responsabilités maintenant. Enfin, comme tout le monde bien sûr, aha. » Pourquoi tu ne lui parlerais pas du mutant que tu caches dans ton appart tant que tu y es, Lily ? « Je ne peux plus me permettre de fermer les yeux et de tirer mon épingle du jeu comme à vingt ans. Tu comprends ? Comment tu… comment tu t’en sors, toi ? »
Puis après quelques secondes d’hésitation, elle poursuit sur un ton plus menaçant : « Ne dis à personne que j’ai peur. »

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Mar 12 Mai - 4:12
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Je suis toujours gâté quand tu es avec moi. Même s'il aurait préféré qu'elle l'appelle avant de débarquer. Un petit signe de tête en direction de la place à ses côtés et il prit une gorgée de vin pendant qu'elle le rejoignait, son regard suivant la courbe de ses jambes alors qu'elle s'asseyait enfin. Il n'avait pas réalisé à quel point le contact d'une autre personne lui avait manqué avant qu'elle ne s'installe contre lui. À quel point la chaleur d'un corps contre le sien était agréable. À quel point il en avait besoin. Ou c'était juste le fait de savoir qu'il était bel et bien là, présent et concret. Solide. Sentir chacun des mouvements de la jeune femme, y compris l'accidentel coup de coude dans les côtes, lui rappelait qu'il existait toujours. Qu'il était toujours vivant. Parce que la question lui était souvent venue, au milieu des autres, à tourner en boucle des nuits entières depuis la première fois qu'il était sorti de son corps. Ça et ce besoin de se rassurer sur sa tangibilité, parce qu'il en doutait beaucoup trop souvent. Ses doigts qui traçaient des arabesques sur l'épaule de Lily alors qu'elle lui exposait ce qu'elle avait sur le cœur. En partie du moins, il pouvait sentir qu'il y avait plus, mais il était mal placé pour s'en plaindre.

Personne. Et il s'était penché pour embrasser son front, la rapprochant un peu plus de lui, ses doigts glissant sur la soie de sa chevelure. Une petite pause bien méritée après tout ce qu'elle venait de lui dire, le temps qu'il réfléchisse un peu aussi. Si son mal de crâne voulait bien finir de disparaître. Qu'est-ce qu'il pouvait dire, sans se mettre en danger lui-même? Sans qu'elle puisse relier les points entre ses excuses bancales, son apparence et ce qui occupait la ville ces derniers temps. Un nouveau baiser et il avait repris la parole, ses lèvres frôlant la peau de la jeune femme. Et tu peux toujours décider de fermer les yeux et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, sagement mettre des œillères et laisser l'Autorité décider pour toi. Beaucoup le font. Beaucoup trop à son goût, même s'il savait que certains avaient de bonnes raisons. Mais Lily ne l'avait pas fait, d'après ce qu'il avait cru comprendre derrière ses mots. Elle avait des responsabilités maintenant. Quoi que tu fasses, sois prudente... Un autre baiser, peut-être un peu plus inquiet qu'il ne l'aurait souhaité, et il s'était un peu éloigné, se plongeant dans son verre pour essayer de faire disparaître le discret serrement dans sa gorge. Lui ne sortait plus vraiment, juste quand il devait refaire des réserves ou que le besoin de prendre l'air se faisait impérieux. Moins de danger de sortir de son corps à la vue de tous. Dans sa tour il était en sécurité, hors d'atteinte. Sauf si...

Non, Lily venait de lui dire qu'elle n'appréciait pas les patrouilles, il doutait qu'elle n'ait aucun problème à travailler avec eux. Une autre conséquence de ces météorites : au moment où tous avaient besoin de se rappeler qu'ils étaient membres d'une même communauté, sensée fonctionner ensemble, le gouvernement s'amusait à les diviser. À désigner des ennemis, qui répliquaient, creusant un peu plus le fossé et rendant les gens incapables de savoir en qui ils pouvaient avoir confiance, lui le premier. Et si... Et t'en penses quoi de la "Question Mutante"? Il détestait cette expression après l'avoir vue passer sur la une de plusieurs journaux après le 4 juillet, mais c'était un moyen simple de savoir. Son avis ou si elle était une bonne menteuse, en revanche... Une nouvelle gorgée de vin pour se donner un air détaché qui allait bien avec les lunettes de soleil et il avait reprit, juste avant qu'elle ne réponde. Remarque ça doit pas te changer, t'as déjà le pouvoir de rendre les hommes fous de toi. Un sourire en coin et il avait vidé son verre avant de le poser au sol, se calant un peu plus confortablement dans le canapé. Moi en particulier, j'arrive pas à savoir si cette jupe est trop courte ou pas assez. Ou juste en trop. Mais je t'écoute, désolé de t'avoir coupée.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Jeu 14 Mai - 21:32
Personne, lui assure Rahim, et c’est idiot mais ça la fait sourire. Ses doigts emmêlés dans ses cheveux, un baiser sur son front comme un baume pour son instant de faiblesse, et elle bénit sa compréhension, sa discrétion. Cadeaux précieux qui se révèlent rares, surtout ces temps-ci. Elle se laisse docilement manœuvrer contre lui, trop heureuse d’avoir une excuse pour se rapprocher de lui, et prend le temps de souffler. Juste un instant. C’est pour ça qu’elle est venue. Oublier ses problèmes dans son étreinte familière et rassurante, jouer les femmes fatales afin de lui en mettre plein les yeux et de disparaître derrière les paillettes. « Et tu peux toujours décider de fermer les yeux et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, lui propose-t-il, éternel diplomate, sagement mettre des œillères et laisser l’Autorité décider pour toi. Beaucoup le font. » Lily fronce les sourcils, dubitative, insatisfaite. Elle connaît cette parade. Elle s’y est adonné pendant des années au Vietnam, les yeux baissés vers le trottoir pour ne pas voir les abus des soldats américains, leurs magouilles mesquines et leurs rires effrontés qui écorchaient l’orgueil des Saigonnais. Elle prenait leur argent et eux ses charmes et elle détournait le regard. Mais les choses ont changé à présent. Elle commence à comprendre qu’elle ne peut plus se permettre de ne penser qu’à elle. « Quoi que tu fasses, sois prudente… » Lily tourne la tête vers lui et lui décoche un sourire angélique. L’illusion serait parfaite s’il ne la connaissait pas, s’ils s’étaient rencontrés ailleurs que dans un bar réputé pour ses activités sous le manteau et si Rahim n’avait pas dû se rendre au distributeur avant d’espérer pouvoir passer la nuit en sa compagnie. « Tu me connais, glisse-t-elle malicieusement sans lui offrir plus de précisions. Toi aussi, sois prudent. Si tu te fais arrêter, je serais obligée de venir te chercher et ce sera embarrassant pour nous deux. »
Elle espère silencieusement qu’il ne la prendra pas au mot.

La curiosité de Rahim se fait plus précise, une flèche qui fonce vers sa cible, impitoyable. Sa question lui inspire un vague sentiment de malaise, comme une boule au creux de son ventre. Elle lui est presque reconnaissante de noyer le poisson dans des taquineries. De cette manière, elle peut prétendre qu’elle ignore encore les enjeux, que rien ne lui fait peur et que le doute demeure une ombre lointaine à son horizon. « Bien tenté, joli cœur, rétorque-t-elle avec un sourire amusé. Je retire ma jupe si tu te débarasses de ton pantalon. Je refuse de me cailler les jambes toute seule. » Les sous-entendus sont légion au fond de sa voix. Il n’est pas laid, Rahim. Ça n’a jamais été une corvée de s’allonger à côté de lui, sur lui, et de se laisser porter par ses attentions. Elle fait mine de le pincer dans la chair tendre de son ventre, en profite pour lui voler un peu de chaleur.
Mais les conventions en appellent à une réponse de sa part et Lily savoure une dernière gorgée de vin avant de se jeter à l’eau. Pendant une seconde fugitive, elle s’amuse du peu de temps qu’ils ont mis à terminer leurs premières rations d’une boisson aussi effroyablement coûteuse, et puis elle cesse d’esquiver : « Ce n’est pas une question si l’État a déjà décidé de la réponse, tranche-t-elle férocement en cachant sa grimace amère derrière son verre. » Elle n’ajoute rien. Elle n’en a pas besoin, son ton suffit à trahir le dédain sous-jacent qu’elle éprouve pour les mesures actuelles. La guerre est dans leur tête mais ils sont en train de la rendre réelle avec leurs actions. Mais tant que les mots ne franchissent pas le barrage de ses lèvres, elle est à l’abri. « Et toi ? Qu’en penses-tu ? » Ses yeux se plissent, ses oreilles s’ouvrent, elle guette les aveux qui pourront le faire basculer d’un ou de l’autre, sans trop savoir encore lequel est le bon.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Lun 18 Mai - 6:47
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S'il se faisait arrêter, même Lily ne pourrait pas le sortir de là. Il doutait qu'il ait de toute façon droit à un coup de fil, ça n'avait pas l'air d'être trop l'ambiance de la prison la fois où il s'y était projeté par erreur. Alors il avait vaguement acquiescé en silence, avec le petit sourire qui disait "promis je serais sage". Plus facile de faire semblant dans cette petite parenthèse qu'il partageait avec elle. Quelques heures volées à la réalité et la possibilité d'être celui qu'il ne pouvait pas être en dehors, rien de nouveau, et ce semblant de normalité faisait du bien. Je sais pas si t'es au courant, mais il y a un truc magique qui s'appelle "le chauffage". Il avait parfaitement saisi les sous-entendus, et en temps normal il ne se serait pas fait prié. Mais les temps normaux étaient loin derrière eux, et il n'avait pas vraiment envie que la jeune femme remarque ses kilos en moins. Ce qu'elle risquait de faire plus vite que prévu si elle continuait de lui pincer le ventre, et pourtant il n'avait pu s'empêcher de rire un peu. De lui sourire alors qu'elle lui donnait cette réponse qui n'en était pas une, si on se fiait juste aux mots. De se redresser pour embrasser sa joue, avant de se hisser du canapé. Ressers-nous un verre pendant que je monte le thermostat. Et trouver à manger.

Son ventre avait eu la gentillesse de lui épargner le son, mais il pouvait le sentir s'indigner contre le manque de nourriture et il commençait effectivement à se sentir un peu faible. Pas vraiment le moment de s'évanouir, parce qu'il n'avait encore trouvé aucune excuse valable pour ceux qui le connaissaient un minimum. Et non il ne venait pas de manquer de s'étaler sur un coussin, c'était le sol qui avait des problèmes de stabilité. Les nombres sur le cadran étaient un peu troubles mais il n'en avait pas besoin, tournant simplement le bouton vers la partie rouge avant de repartir vers la cuisine, la main traînant sur le mur juste au cas où. Une légère pause contre le frigo avant d'en sortir une bouteille et d'en boire une longue gorgée, son nez se fronçant alors que les bulles du soda lui chatouillaient le cerveau, sentant presque aussitôt les effets du sucre. Remonter ses lunettes un moment sur son crâne pour se frotter les yeux, parce qu'il n'aurait pas été contre une petite sieste là tout de suite, avant de les remettre en place. Puis il avait attrapé le premier paquet de chips qui lui tombait sous la main et était retourné au salon.

Je me demande ce qui se passerait si ces "mutants" décidaient de se réunir et de s'organiser. Combien se rangeraient derrière Perséphone? Combien de temps avant que le gouvernement réplique? Combien aideraient le gouvernement par leur indécision? Combien de morts, des deux côtés? Il avait ouvert le paquet de chips et l'avait posé sur la table, récupérant un carnet qui traînait et un crayon avant de se rasseoir, une poignée de chips dans son giron. Hm... Tu peux tendre un peu plus ta jambe droite et tourner légèrement la cheville vers l'extérieur? Le temps de trouver une page vierge et il esquissait les courbes de la jeune femme de la main droite pendant qu'il se nourrissait de la gauche, son regard allant et venant entre Lily et la page sans jamais se fixer. Quelques lignes pour un détail en particulier, et il passait à un autre, couvrant peu à peu la page. Surtout le "comment" ils se regroupent en fait... Menton plus haut? ...Parce que je suis pas sûr que Perséphone soit la solution... Convaincu en réalité, c'était son boulot de dessiner à quel point ce genre d'affrontements finissaient mal, quel que soit le camp vainqueur. Si on pouvait parler de victoire vu ce qui suivait juste après.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Jeu 21 Mai - 20:29
L’excuse du chauffage fuse de la bouche de Rahim et Lily, bonne joueuse, bat en retraite avec un sourire amusé. S’il semble pressé d’échapper à son étreinte, elle se refuse à tout commentaire. Son rire apaise ses doutes plus que des paroles creuses mais lorsqu’il se lève pour mettre à exécution son plan, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de contempler rêveusement son dos, les sourcils froncés. Une fois qu’il a disparu de son champ de vision, elle se penche pour s’emparer de la bouteille et remplit généreusement leurs verres. Vu le prix de la bouteille, pas question de gaspiller. Sa tâche accomplie, elle se débarrasse de sa jupe d’un geste rapide et efficace, sans fard, et déboutonne le premier bouton de son chemisier. Ses escarpins ne tardent pas à suivre, échoués au sol comme deux étranges petites créatures colorées. Il n’y a rien de sexuel dans cet acte mais une sorte d’intimité un peu spéciale, devenue depuis familière, qu’elle n’est jamais parvenue à reproduire avec d’autres. Qu’elle ne veut pas reproduire avec d’autres.

Rahim n’est pas encore revenu, il traîne dans les entrailles de sa cuisine, alors Lily prend la liberté de tapoter les coussins sur le canapé pour s’assurer d’être à l’aise pendant leur séance de dessin improvisée. L’habitude lui a appris que lorsqu’il brandit ses crayons, la patience est sa meilleure alliée. Elle s’installe paresseusement contre le dossier et quand son hôte revient armé de nourriture, elle est prête.

Elle se souvient de la première fois où ses yeux ont découvert les traits de son visage réinventés à travers le regard de l’illustrateur, le petit « c’est moi ? » émerveillé qu’elle a lâché en tenant la feuille à bout de bras. Elle se souvient de son excitation toute enfantine quand elle a compris que c’était un cadeau, qu’elle pouvait rentrer chez elle avec au fond de son sac l’un des meilleurs présents qu’on lui a jamais offert. Elle ignore ce que Rahim gagne de ces instants volés mais elle lui souhaite de ressentir au moins la moitié de la joie que lui inspire ses dessins. « Je me demande ce qui se passerait si ces “mutants” décidaient de se réunir et de s’organiser, lâche-t-il soudain, en place pour la création, et si sa remarque surprend Lily, elle s’interdit la moindre réaction. » Parfaite statue de cire, elle demeure immobile sous ses yeux scrutateurs, ne daignant broncher que lorsque ses indications lui indiquent la bonne position à adopter. Elle tend un peu plus la jambe coupable et s’empresse de corriger sa posture. L’air commence tout doucement à se réchauffer. « Surtout le “comment” ils se regroupent en fait… Menton plus haut? …Parce que je suis pas sûr que Perséphone soit la solution… » Le menton relevé, Lily s’efforce de réfléchir soigneusement à ce qu’il vient de lui dire avant de répondre, d’une voix qui s’efforce de ne pas trahir sa fébrilité : « Qu’est-ce qui se passerait, dans l’une de ces histoires que tu dessines ? Elles ne te donnent pas de réponses ? » Sa cheville glisse furtivement à côté du canapé et elle se dépêche de la remonter avant que Rahim n’ait le temps de lui faire les gros yeux. « Ça ressemble pourtant à un début captivant, tu ne trouves pas ? La femme noire marginalisée qui se dresse seule contre un gouvernement injuste et violent… C’est très romantique, d’une certaine manière. Je comprends pourquoi certains se sentent attirés par elle et ses revendications. » Ou plutôt l’image qu’elle renvoie d’elle, puisque Perséphone demeure drapée de mystères. Les secrets dont elle s’entoure sont presque aussi nombreux que les dégâts qu’elle sème sur son passage. « Mais les gens ont besoin de se rassembler, surtout face à l’adversité, murmure-t-elle distraitement. Avec ou sans Perséphone, je ne crois pas que les mutants feront exception. » Malgré elle, la prostituée ne peut s’empêcher de se demander ce qu’elle aurait fait à la place de cette nouvelle héroïne controversée, si elle s’était réveillée un matin avec des pouvoirs destructeurs capables de changer l’humeur du ciel. Il y a de quoi devenir fou. Peut-être qu’elle a passé trop longtemps à subir les caprices de personnes mieux nées qu’elle, plus mâles, plus blanches, et que maintenant qu’elle a les moyens de rendre les coups, elle ne voit pas pourquoi elle se priverait.
De là à ce que protéger ses frères et sœurs mutants ne soit qu’un prétexte pour assouvir sa vengeance personnelle…


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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Dim 24 Mai - 2:57
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Il avait feuilleté tous les comics qu'il possédait durant la semaine qui avait suivi l'apparition des premiers pouvoirs, persuadé d'avoir déjà vu "ça" quelque part. Parcouru un peu plus à mesure que le gouvernement étendait son emprise, relu les scripts que certains auteurs lui avait envoyé, retrouvé des brouillons de planches. Alors quand Lily lui avait demandé s'il y avait trouvé des réponses, il n'avait pas pu s'empêcher de relever la tête et de la fixer, sans savoir quoi lui dire. Si la réalité suivait la fiction, les mois - voire années - à venir seraient terribles. Oh il était d'accord, sur le papier Perséphone était parfaite. Le problème était qu'elle existait déjà, et il ne lui avait pas fallu très longtemps avant que certains rapprochements se fassent dans son esprit imaginatif. Une mutante puissante, et la première chose qu'elle faisait pour se faire publiquement connaître était un grand show pendant l'un des jours sacrés des américains, avant de menacer les "humains" de violence et de représailles. S'il était joueur il aurait misé sur une mise en scène, avec en sous-texte "vous avez vu comme les mutants sont méchants!". De là à dire que Perséphone était un pion du gouvernement créée pour semer un peu plus de peur et de méfiance envers les mutants, il n'y avait qu'un pas. Ou juste sa paranoïa qui se rappelait à son bon souvenir.

Revenant à sa feuille, il traça encore quelques lignes avant de caler le crayon entre les pages et de refermer le carnet. De prendre une grande gorgée de vin et une poignée de chips avant de se lever pour rejoindre la bibliothèque, cherchant trois tomes du regard tout en grignotant. De secouer les miettes de ses doigts avant de sortir les comics. La référence niveau mutants, ça reste les X-Men. Les trucs que je dessine sont plus obscurs, et vu qu'on a pas d'aliens qui ont débarqué avec les météorites... Et il n'avait aucune envie d'utiliser son propre travail en exemple. Days of Future Past, sorti il y a deux ans, et X-Men :  God Loves, Man Kills, sorti l'année dernière. À l'époque de leur sortie il avait trouvé la lecture distrayante et apprécié l'histoire pour son inventivité, aujourd'hui il avait plus l'impression de tenir un récit de ce qu'ils vivaient actuellement. Surtout le premier. Dans Days, tous les mutants et super-héros nord-américains ont été pourchassés et tués, ou enfermés dans des camps. Revenant à son verre, il en prit une nouvelle gorgée, regrettant que l'alcool ne soit pas plus fort. Sentinelles et camps dans le comics, U-AM et prison dans la réalité, et ses propres souvenirs de l'endroit, les dessins de ce qu'il avait vu là-bas soigneusement cachés dans son appartement. Quant à God Loves... Avec un soupir il avait ouvert le tome sur les deux premières planches avant de le poser sur la table devant la jeune femme et de reprendre des chips. Bouffer pour essayer de faire passer cette sensation oppressante dans sa poitrine pendant qu'elle parcourait les cases.

Avant qu'elle ne passe à la page suivante, il avait récupéré le comics pour lui montrer la couverture, lui signalant la femme noire aux longs cheveux blancs. Storm, qui contrôle la météo... Comme Perséphone. Puis retour à la troisième planche, bien que la mutante n'y soit pas. Et son discours. Dans la bouche d'un des plus grands méchants de cet univers, du moins pour le moment, même si pour cette histoire il se rangeait du côté des "gentils". Et une nouvelle poignée de chips après avoir reposé le comics devant Lily, revenant s'installer dans le canapé à ses côtés, les yeux toujours sur la page. J'aurais pas envie de suivre quelqu'un qui pense comme ça si j'étais un mutant... Il avait laissé sa tête tomber en arrière sur le dossier, contemplant le plafond. Il avait toujours été du côté du Professeur, parce que l'idée d'un endroit sûr pour des gens différents lui plaisait, mais il n'existait rien de la sorte pour eux dans la réalité. Remarque si je pouvais choisir un super-pouvoir ce serait le sien. Et un vague geste de main pour désigner Magneto sur la page. Il contrôle les métaux, dans le genre classe et puissant... Toujours plus utile qu'aller se promener en dehors de son corps, sans aucune prise sur le reste du monde. Un fantôme, mais pas vraiment, vu qu'il n'avait même pas le "plaisir" de la compagnie d'éventuels spectres. Invisible, intangible, inaudible et seul. Basculant la tête sur le côté pour la regard, il lui sourit. Et toi ça serait quoi?

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Mer 27 Mai - 19:46
Elle aime lire, Lily, mais uniquement si la prose dégouline d’amour, de mots fleuris et de clichés niais. Saupoudrez le tout d’un peu de scènes olé olé et elle restera éveillée jusqu’à trois heures du matin pour découvrir si John va finalement se décider à avouer ses sentiments à Nathalie. La légèreté du verbe a le don de l’arracher à un quotidien où chaque phrase recèle des pièges parfois mortels. La mafia rouge n’est pas tendre avec ses agneaux et si la prostituée ne se permet pas de l’oublier, elle apprécie la parenthèse. Alors quand Rahim se lève et revient un comics à la main, elle hausse un sourcil dubitatif. Les coups de crayon sont énergiques, les poses dramatiques, et Lily se retrouve en terrain inconnu. Ses yeux comme aimantés par les couvertures cartonnées, elle entend à peine les explications de l’illustrateur. L’imagination humaine ne connaît pas de limites, pense-t-elle rêveusement en tournant les pages de l’album. Si quelque chose se passe, n’importe quoi, quelqu’un, quelque part, l’a probablement déjà écrit. Comme un avertissement. Il faut croire qu’ils ne sont pas très attentifs. « Doit-on s’attendre à voir débarquer des aliens dans les prochains jours ? le taquine-t-elle gentiment. » Mais sa pique tombe à l’eau lorsque Rahim décrit le sort réservé aux mutants dans Days of Future Past. Son sourire s'estompe et un poids s’abat brutalement au creux de sa poitrine. Contrairement au jeune homme, elle se révèle incapable de boire une gorgée alors que son regard erre sur les silhouettes bleutées des enfants. Du bout des doigts, elle retrace les contours de leurs visages terrifiés, comme si elle pouvait leur apporter le réconfort dont ils avaient besoin. Elle voudrait les enlever à leur monde d’encre et de couleurs, pour les protéger. Bien sûr, ils n’existent pas, mais il est si facile d’imaginer Mýr, la petite fille qu’elle garde parfois, à leur place. Ou Seth. Ou Jaden. Une colère sourde menace de bouillir dans ses veines. Elle s’efforce de la tenir à distance. « Qu’arrive-t-il après à ces “purificateurs” ? demande Lily d’une voix féroce. » Elle espère qu'ils ont payé de leur vie ce crime. Que le héros leur a laissé de souffrir de souffrir avant de les faire disparaître de la surface de la Terre. La frontière entre fiction et réalité devient poreuse sous la pression de sa colère et elle croit entrevoir leur propre futur dans ces images terribles. Elle refuse, aussi capricieuse qu’un enfant.

La vietnamienne s’apprête à tourner la page, bien décidée à aller elle-même dénicher la réponse à sa question, quand Rahim lui colle sous le nez un autre comics. « Storm, qui contrôle la météo… Comme Perséphone. » Surprise, Lily ne peut s’empêcher de dévisager la mutante en question. Les sourcils froncés, elle lit un peu trop rapidement le discours, pour ne pas s’attarder sur les petits cadavres, et se voit forcée d’admettre que la ressemblance est troublante. Le silence devient oppressant alors qu’elle tente maladroitement d’absorber toutes ces informations. « Pourquoi tu me montres tout ça ? finit-elle par lâcher d’un ton plat, curieuse mais méfiante. » Elle n’ose pas lui avouer que face à la brutalité de l’exécution, son cœur balance. Si elle avait croisé ce Magnéto, du sang sur les mains, elle n’aurait pas crié. Elle aurait continué son chemin. Elle aurait détourné le regard. Elle ne l’aurait pas aidé à se cacher mais elle ne lui aurait pas jeté la première pierre non plus. D’une certaine manière, elle aurait compris.
Après des décennies passée à courber l’échine dans l’espoir de vivre un autre lendemain, l’appel d’une justice vengeresse présente des attraits auxquels Lily, si elle avait été un peu plus désespérée, se verrait bien céder. Mais elle n’est qu’humaine et les choses sont tellement plus simples entre les pages d’un livre. Elle ne peut pas se fier aux désillusions de grandeur d’un personnage fictif, aussi charismatique soit-il.

« Oh, Rahim, laisse-t-elle échapper dans un murmure quand il lui avoue son désamour de Perséphone. Parce que tu crois qu’être humain veut dire que tu n’auras pas un choix à faire ? » Même esquiver le choix, c’est déjà en faire un. Celui de fermer les yeux. Elle en sait quelque chose, Lily. Indulgente, elle ne le torture pas plus longtemps et accepte la distraction de bonne grâce. « Et qu’est-ce que tu ferais avec ça ? Détruire l’Empire State Building ? Je croyais que tu ne voulais pas de guerre. » Elle secoue la tête, amusée. « Et non merci, je suis très bien sans don. Entre l’uam et l’apprentissage qui est sans doute chaotique, c’est beaucoup trop d’inconvénients. Je plains ceux qui se sont réveillés un matin avec un pouvoir qu’ils ne savent pas maîtriser. Ils doivent se sentir tellement seuls… »

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Jeu 28 Mai - 16:22
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Il y avait eu quelque chose dans la voix de Lily, dans sa façon de lui demander ce qui arrivait aux "purificateurs", qui l'avait dérangé, allié à la façon dont elle avait réagi aux dessins. À l'histoire bien trop réelle qu'elle racontait, parce qu'elle était universelle. Elle comme lui savaient qu'être différents de la masse, quel que soit le critère, était bien souvent une condamnation. Elle avait les yeux bridés, il avait la peau bronzée. Elle était une prostituée, il lui arrivait de préférer la compagnie intime de son propre sexe. Il le comprenait, ce désir de vengeance et de rétribution, cette envie de rendre chaque insulte, chaque coup. Encore plus maintenant qu'il avait un nouveau critère pour le différencier de la norme. Et pourtant... Pas le détruire non. Avoir la possibilité de le soulever si jamais il venait à s'effondrer, et aider à secourir les gens en dessous. De le faire avec n'importe quel bâtiment moderne, des avions en perdition, des bateaux naufragés. Arrêter des bombes, des balles, enlever des mines du sol et des océans. Construire. Il avait eu des années de lectures et de débats, avec Jaden et Seth notamment, pour décider quel pouvoir il préférait, comment lui l'utiliserait, ce qu'il ferait différemment de ses contreparties d'encres pour changer les choses. C'était facile quand tout était du domaine de l'imagination, parce que tout était faisable. Parce qu'il pouvait choisir le pouvoir qui allait avec ses aspirations. Parce qu'il pouvait choisir. Mais comme dans les comics, le gouvernement avait choisi à sa place parce qu'il était un mutant.

Fixant la demoiselle derrière les verres teintés de ses lunettes, il était resté un moment silencieux, l'ajustement du thermostat commençant à se faire sentir. Ou c'était le vin après un nouvel incident et le manque de nourriture plus consistante qu'une poignée de chips et quelques M&M's. Ou la fatigue générale, mêlée à la peur, au doute, à la colère et à la solitude qu'elle avait mentionné. À l'envie de se terrer en boule dans un coin qui luttait contre celle de ne pas voir l'histoire se répéter sans rien faire. Et si t'avais le pouvoir de voir et entendre ce qui se passe n'importe où, t'en ferais quoi? Parce que c'était ça son pouvoir si on le réduisait à ses composantes principales : il était l'espion par excellence. Indétectable, impossible à capturer et virtuellement invincible. Aucun mur pour l'arrêter, aucun système électronique pour l'empêcher d'écouter une conversation ou de voir une rencontre normalement secrète. Littéralement au milieu d'eux si l'envie lui prenait. Je sais, t'as dit que tu préférais être humaine, mais pas de bol t'as un pouvoir. Aucun mutant n'a choisi d'en avoir un, c'est littéralement tombé sur eux. S'il avait bien fait attention de ne pas dire "nous", il l'avait pensé. Vraiment pas choisi d'avoir un pouvoir, encore moins celui-là. Vois ça comme une de ses expériences de psychologie : dans cette ville et le climat socio-politique actuel, tu es une mutante et ton pouvoir te permet d'entrer sans être vue n'importe où, mais en contrepartie tu ne peux pas parler, rien toucher ou emporter et, évidemment, pas être vue. Disons dans la prison de l'U-AM, pour rendre ça plus concret. Tu peux le faire, tu le fais, et ensuite?

L'une des nombreuses questions qui étaient venues avec le pouvoir, en tout cas pour lui. La prison, la mairie, les locaux secrets des laboratoires, en théorie il aurait accès à tout s'il apprenait à contrôler son pouvoir. Où il voulait, quand il voulait, et pour autant de temps qu'il le décidait. Mais pourquoi? Aller donner les informations à Perséphone, et accepter qu'elle en profite pour se venger de l'U-AM? Humains ou mutants, parce qu'il y en avait forcément, il doutait que ça fasse une différence pour elle. Et il refusait de participer à ça. Mais en ne faisant rien il aidait indirectement l'U-AM. Quant à la troisième solution, qui ressemblerait à des X-Men maintenant qu'il y pensait, elle n'existait pas encore ou il ne savait pas comment les trouver. Avec un soupir il vida son verre, fronçant les sourcils quand il heurta la monture des lunettes. Au point où il en était... Si t'as une suggestion aussi pour les cauchemars, je suis preneur... Enlevant ses lunettes d'une main, il s'était frotté l'arête du nez puis les yeux de l'autre, hésitant un moment à les remettre pour finalement abandonner et les poser sur l'accoudoir. Il venait plus ou moins de lui avouer qu'il était un mutant et qu'il pouvait techniquement espionner tout ce qu'il voulait, qu'elle voit ses cernes était le moindre de ses problèmes. Mes histoires d'orgies sont moins crédibles d'un coup hein... Si elles l'avaient été à un moment donné, pareil pour la gueule de bois même si c'était ce qui s'approchait le plus de ce qu'il ressentait. Mais vraiment, tu ferais quoi? Parce que je commence à sécher de mon côté...

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Sam 30 Mai - 18:59
Un sourire vient rehausser les coins de ses lèvres quand la bonne nature de Rahim crève la surface. Évidemment. Bien sûr qu’il aiderait les gens. Lorsqu’elle attaque, lui défend. Il est trop gentil, c’est ça aussi qu’elle aime chez lui. Perséphone, par contre… « Et si t’avais le pouvoir de voir et entendre ce qui se passe n’importe où, t’en ferais quoi ? lui demande-t-il tout à coup. » Surprise, Lily le fixe en silence pendant une poignée de secondes fugitives. Elle aimerait lui rétorquer qu’il pose la question à une prostituée, à une voleuse de secrets. L’évidence s’impose d’elle-même face à ce qu’elle perçoit comme une absurdité de sa part. Si elle avait le pouvoir de se faufiler partout sans être vue, elle serait puissante. Inarrêtable. Libre. Libre d’assouvir sa curiosité, de négocier ses tarifs, de choisir ses clients. Libre de ne plus vendre son corps, son savoir-faire, mais des connaissances dérobées à l’intimité de parfaits inconnus. Libre de mener la danse au lieu de la subir. Elle s’apprête à transformer ses pensées en mots quand le dessinateur lui vole la parole : « Je sais, t’as dit que tu préférais être humaine, mais pas de bol t’as un pouvoir. Aucun mutant n’a choisi d'en avoir un, c’est littéralement tombé sur eux. » Pourquoi tu te montres aussi insistant, Rahim ? Tu as besoin d’être rassuré ? Mais à propos de quoi ? Et de qui parle-t-on ? De moi ? Ou de toi ? Un sentiment de malaise creuse son chemin dans son ventre, remonte le long de sa colonne vertébrale jusqu’aux premières loges de son cerveau où il commence à prendre toute la place. Elle ne s’attendait pas à ce que cette sensation devienne familière et pourtant, elle l’a déjà vécu. Elle se souvient de Seth, affalé sur son canapé, qui confesse sa mutation et l’univers qui se réarrange furtivement dans sa tête pour accepter cette nouvelle réalité. Elle se souvient de son appréhension, comme lorsque vous retenez votre souffle avant de plonger les yeux fermés, sans savoir ce qui vous attend en bas. Elle ne voulait pas sauter, Lily, mais elle l’a fait quand même.
Parce que même si le destin lui a laissé le choix, ce n’est pas le cas de Seth.
Ou de Rahim.

« Vois ça comme une de ces expériences de psychologie, poursuit Rahim, comme en proie à un sursaut de panique, dans cette ville et le climat sociopolitique actuel, tu es une mutante et ton pouvoir te permet d’entrer sans être vue n’importe où, mais en contrepartie tu ne peux pas parler, rien toucher ou emporter et, évidemment, pas être vue. Disons dans la prison de l’U-AM, pour rendre ça plus concret. Tu peux le faire, tu le fais, et ensuite ? » Okay, c’est bien trop spécifique. Lily abandonne sa position millimétrée et se penche légèrement vers lui, attentive.
Elle regarde Rahim et elle voit l’homme qui dessine des histoires merveilleuses, mais se refuse à les vivre car il est douloureusement conscient que la réalité n’est pas aussi simple.
Elle le regarde à l’aune de leur conversation et elle croit percevoir le doute qui ronge petit à petit ses défenses, parce qu’il vient de réaliser qu’il possède quelque chose de rare, quelque chose d’utile, et que des gens pas forcément bien intentionnés, s’ils savaient, n'hésiteraient pas à se servir de lui.
Elle le regarde et elle essaie de comprendre.

Rahim enlève ses lunettes et les cernes impressionnantes qui ombrent son regard fatigué se dévoilent à elle. « Si t’as une suggestion aussi pour les cauchemars, je suis preneur… » Lily reste muette, son esprit fusant dans toutes les directions. Sous son ambition se cache une femme pragmatique qui ne s’arrête jamais, car si elle s’arrête, elle flanche. Et si elle flanche, elle crève. L’incertitude de Rahim l’affole presque, elle qui a besoin d’un plan en dix étapes pour pouvoir avancer sereinement. « Mes histoires d’orgies sont moins crédibles d’un coup hein, fait-il mine de plaisanter. Mais vraiment, tu ferais quoi ? Parce que je commence à sécher de mon côté… »

En guise de réponse, la jeune femme s’empare de sa main avec un brin d’autorité et la serre, fort. « J’apprendrais à maîtriser mon pouvoir, articule-t-elle lentement, avec l’étrange impression de tâtonner dans le noir. Parce que sinon, c’est prendre le risque d’être facilement manipulable. Et après je trouverai ce que je veux faire avec. Moi. Pas les autres. » Parce qu’à ses yeux, si la vie vous a fait don d’une arme, même indésirable, ce serait idiot de ne pas s’en servir. Ce n’est pas pour rien qu’elle s’est tournée vers la prostitution à l’heure du choix. Elle savait comment les hommes la regardaient, pourquoi ne pas en profiter ? « Je ne le dirais à personne. » Oups. Failed step one. Même si, techniquement, Rahim ne lui a rien avoué. Il s’est contenté de pointer du doigt la vérité et il faudrait être aveugle ou idiot pour ne pas deviner de quoi il parle. Elle hésite un instant à faire semblant, Lily, et puis elle renonce à cette idée. Elle n’est pas étonnée, pas vraiment. Pas après les bouquins et les comics et l’épuisément qu’elle peut lire sur son visage. « Sauf peut-être à la femme exceptionnelle qui t’apporte du vin hors de prix et qui va rester ici cette nuit pour s’assurer que tu dormes bien, sans cauchemars. » Vin qu’il est en train de boire seul mais à ce stade, Lily s’en moque. « T’as une sale gueule, répète-t-elle pour la deuxième fois de la soirée. » C’est gratuit, c’est affectueux, de rien.

Et puis son esprit pratique prend le dessus sur son inquiétude et elle se met à désigner de la main l’appartement autour d’eux, les sourcils froncés : « Les coussins ? Les livres ? Ça sert à quoi, précisément ? » D’une voix plus hésitante, elle ajoute dans un murmure : « La prison de l’uam ? »
Elle refuse de paniquer, Lily, d’en faire quelque chose de grave.
Parce que si ça ne l’est pas, alors elle peut se concentrer sur l’après.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Lun 1 Juin - 17:44
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Comme un coup au coeur quand elle avait pris sa main et l'avait serrée, sa gorge faisant de même. Soulagé de ne pas être rejeté, et aussi de sentir une main dans la sienne. Un contact qui prouvait qu'il était bien là. Il était encore loin de savoir contrôler son pouvoir, encore plus de savoir ce qu'il voulait faire, mais il se doutait des grandes lignes et ça ne l'enchantait pas plus que ça. Serrant à son tour la main de la jeune femme quand elle lui avait signifié son silence, il n'avait pas pu s'empêcher de sourire, puis rire, à la suite. Et t'as déjà plus de jupe, darling. Il espérait sincèrement que sa présence rendrait la nuit un peu plus facile, moins hantée - ce qui était un comble pour quelqu'un qui avait un pouvoir faisant de lui un fantôme, tout en sachant que ça ne changerait rien aux conséquences de ces cauchemars. Au moins il aurait l'air endormi et calme. Et la perspective du corps tout à fait charmant de la demoiselle contre le sien n'était pas affreuse non plus. Je comptais attendre que tu partes, mais si tu restes... Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour le diner? Parce que les chips ne feraient pas l'affaire longtemps, il avait besoin d'un vrai repas qui ferait disparaître le gouffre dans son estomac. Il avait pourtant mangé ce midi, et grignoté dans l'après-midi, mais la courte sortie avait tout consommé.

Les questions qui avaient suivi ne l'avait pas étonné, et il avait porté à ses lèvres la main qu'il tenait encore en réponse à la dernière, à ce qu'il pouvait entendre dans la voix de Lily. Ça lui avait fait la même chose, ça lui faisait toujours. Les bouquins c'est pour essayer de comprendre comment ça marche et comment contrôler un peu plus, ou au moins trouver des pistes, parce que les comics aident absolument pas. Parce que dedans ce pouvoir était déjà maîtrisé ou presque, en plus d'aller avec d'autres qui fonctionnaient sur le même domaine. Et jusqu'à preuve du contraire il n'était absolument pas capable de faire de la magie ou autre chose lié à l'esprit. Et les coussins c'est quand ça s'active sans que je le veuille, pour éviter de trop me blesser. Par exemple quand une certaine femme exceptionnelle vient sonner à ma porte sans m'appeler avant... Peut-être qu'il réussirait à finir la semaine sans un nouveau bleu à cause d'une sortie involontaire, même s'il lui était impossible de décider où son corps allait tomber quand ça arrivait. Techniquement je t'ai pas ouvert, mon corps était sur le coussin dans l'entrée et mon ... esprit je suppose... était plus ou moins à côté de toi quand Mme Simmons et son affreux caniche s'en sont occupés. Il n'avait pas encore trouvé de bons termes pour expliquer ce qui lui arrivait, et il n'était pas encore prêt à appeler ça comme dans certains bouquins qu'il avait parcouru. Entre autres parce qu'il avait lâché les concepts New Age en rentrant de l'université.

Un dernier baiser sur la main de la jeune femme et il l'avait relâchée, se penchant pour attraper son sac qui traînait et en sortir son paquet de cigarettes. Il y avait toujours la dernière question, et il avait pris son temps pour sortir une clope avant de poser le paquet sur la table et de sortir son briquet. De se lever pour ouvrir la fenêtre la plus proche, y allumer sa cigarette et regarder la ville en contrebas. La prison était quelque part au sud ouest, à plusieurs districts de lui, mais juste y penser lui donnait des sueurs froides. En plus du souvenir très vivace des cris, du goût de la bile dans sa bouche alors qu'il retournait dans son corps, des dessins qu'il avait fait en rentrant. Si ça te dérange pas, je préférerais éviter de trop parler de la prison... Une bouffée et un nuage de fumée, un léger tremblement dans la main. Je... J'y ai été qu'une fois, par erreur, et il s'y passe ce que t'imagine... Probablement pire, mais ce qu'il avait vu lui avait largement suffit pour placer l'endroit tout en haut de la liste des pires coins au monde. Poser la main sur le cadre de la fenêtre, autant pour se rassurer que pour se rattraper au cas où, essayer de respirer calmement tout en portant la cigarette à ses lèvres, et repérer le coussin le plus proche. Juste au cas où. Je crois que le pire c'est le sentiment d'impuissance... Un commentaire plus à lui-même alors qu'il serrait et desserrait son poing libre. Tout voir et être incapable d'agir. D'empêcher les agresseurs. D'ouvrir les portes. Rêves ou réalité ne faisaient pas de différence, il ne pouvait rien faire dans les deux cas.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Jeu 11 Juin - 21:02
Sa main toujours dans la sienne, Lily l’observe du coin de l’œil retomber doucement des sommets où le stress l’a fait grimper. Le rire de Rahim achève de la rassure sur son état d’esprit et elle s’autorise un petit sourire quand il se laisse aller à la plaisanterie. « Je croyais que tu voulais que je l’enlève pour ton dessin, rétorque-t-elle d’un ton malicieux. C’est bien pour ça que tu as monté le chauffage, non ? » Elle étire ses jambes nues en un geste savamment calculé afin d’attirer le regard, mais trop exagéré pour être autre chose qu’une provocation destinée à amuser. Son hôte ne semble pas vexé de l’entendre s’inviter avec autant de désinvolture, comme si elle était chez elle, lui demande même ce qu’elle souhaite manger. La jeune femme fait mine de réfléchir mais au fond, elle s’en moque tant que ce ne sont pas des chips. Insouciante, elle hausse les épaules. « Ce qui traîne dans ton frigo fera largement l’affaire. Mais je peux m’occuper du dîner pendant que tu te reposes, si tu veux. » Elle n’est pas la meilleure des cuisinières, Lily, mais elle se débrouille. Émerveillée par la technologie des kitchenettes américaines des années 70, elle a appris sur le tas, en tournant tous les boutons et en croisant les doigts. Quand elle vivait encore avec Peter, elle s’amusait à tester les recettes écrites au dos des boîtes en carton et, assise en face de lui, guettait sa réaction avec une attention décuplée par la nervosité. Et puis son mari lui a demandé de partir. Elle s’est retrouvée seule dans un petit appartement et un jour, elle a versé du jus d’orange sur des tranches de chorizo. Juste parce qu’elle le pouvait. Quelques lamelles d’oignon plus tard, elle s’est surprise à savourer ce repas improvisé. Depuis, elle s’est révélée très douée pour marier les mets les plus improbables.

Rahim porte sa main à ses lèvres et Lily ne peut s’empêcher de sourire face à la spontanéité de son geste. Ses explications achèvent de remettre son cerveau sur les rails et elle dodeline rêveusement de la tête au rythme de ses aveux. Tout fait sens, soudain. Les livres, les coussins… L’illustrateur n’est pas fou. C’est simplement le monde autour d’eux qui menace de le devenir. Presque malgré elle, un rire lui échappe, un peu nerveux, un peu démuni. Du pouce, elle caresse distraitement le dos de sa main en se rejouant la scène de son arrivée dans sa tête. Elle qui agresse l’interphone dans le vague espoir que Rahim lui réponde, lui qui se laisse surprendre par le son de sa voix et manque se fracasser le crâne contre le mur. Au moins, songe-t-elle, soulagée, son ami semble doté d’un certain instinct de survie. Il a repéré le problème –son manque de contrôle– et maintenant, il s’efforce de le résoudre. Et ça, Lily, elle aime bien. Ça la rassure de savoir qu’il y a toujours quelque chose à faire pour améliorer la situation, qu’elle n’est pas impuissante. C’est lorsqu’on lui dit qu’il n’y a plus qu’à attendre et à espérer que la panique menace de crever la surface. Tant qu’elle peut agir, elle garde le contrôle de ses émotions. Quand il lui confie avoir été présent lors de son bref interlude avec la vieille acariâtre, elle fronce les sourcils, intriguée. « Mais je ne t’ai pas… » Vu ? Entendu ? « … senti. » Elle est à mi-chemin entre l’effroi et la fascination. D’un côté, l’idée que quelqu’un puisse voir tout ce qu’elle fait par-dessus son épaule, sans qu’elle le remarque, lui arrache des frissons. De l’autre, c’est Rahim. La prostituée n’accorde pas sa confiance si facilement mais elle se surprend à penser que si elle s’interdit le droit de se reposer sur lui, alors autant se barricader tout de suite dans son propre cerveau, avec ses doutes et ses obsessions.
Et puis, il y a quelque chose de réconfortant dans le fait qu’il n’existe probablement pas d’endroit sur Terre où il ne peut pas la retrouver.

Un dernier baiser sur sa main et elle le regarde se diriger vers la fenêtre une clope au bec. Il ne veut pas parler de la prison, lui dit-il. Lily soupire. « D’accord, fait-elle semblant de se résigner, mais une promesse couve au fond de ses yeux sombres. » Je te laisse tranquille, semble-t-elle dire, pour le moment. Quiconque la côtoie un minimum peut deviner qu’une capitulation trop facile de sa part est plutôt mauvais signe. Toutefois, elle est forcée d’avouer que le dessinateur a raison : son imagination suffit. Elle est née en même temps que la guerre et a vécu ses vingt premières années sans connaître d’autre réalité. En pensant que c’était normal. Elle n’a pas besoin d’une description détaillée pour pressentir ce qui se trame dans les geôles de l’uam. L’expression de Rahim en dit déjà long, quand il regrette son impuissance. Elle se lève à son tour et le rejoint près de la fenêtre. Les bras croisés sur sa poitrine, elle l’observe en silence pendant un moment. Elle pourrait lui dire qu’il n’est pas un héros. Elle pourrait lui dire que ce n’est pas de sa faute. Elle pourrait lui dire aussi que dans son monde où être au courant de tout vous offre une longueur d’avance, un talent de ce calibre vaut de l’or. Que des gens tueraient pour être à sa place, sans s’encombrer de remords ni de pitié. Dans la course à l’information, les martyrs meurent en silence. Les sauver n’est pas la priorité. Les sauver n’est même pas sur la liste des tâches à accomplir. « Je n’en serais pas si sûre. Ces types se cachent. Ils se terrent. Ils ne veulent pas avoir de comptes à rendre à la population, aux médias, aux politiques. Mais toi, tu sais. C’est déjà beaucoup. J’espère que tu en es conscient » Ou ils te tueront avant que tu réalises à quel point ton don peut se révéler précieux. « Je vais voir ce que je peux faire avec ce qu’il y a dans le frigo, d’accord ? Et après, on essaiera de faire en sorte que tu puisses dormir huit heures d’affilée sans interruption. » Peut-être même douze s’ils sont chanceux.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Sam 13 Juin - 1:20
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Ça ne l'avait pas vraiment étonné qu'elle n'ait pas senti sa présence, il l'avait vite compris lui-même. Il n'était pas vraiment là, ou en tout cas pas exactement. Décalé, un peu comme un calque placé sur un dessin. Là, mais pas sur le même plan. Ce qui rejoignait certaines idées qu'il trouvait dans ses lectures les plus récentes, sans vraiment coller non plus. Et sans parvenir à effacer tout ce qui l'angoissait à propos de son pouvoir, de l'idée même que son esprit - conscience, âme, peu importe le nom - sorte de son corps. Le fait de ne plus vraiment dépendre des lois physiques du monde, les possibilités qu'un tel pouvoir lui offrait. Savoir à quel point il serait facile de s'en servir pour le mal, pour simplifier à l'extrême. L'impression d'être au bord d'un gouffre qui se faisait de plus en plus profond, de plus en plus sombre, à mesure qu'il comprenait ce dont il était potentiellement capable, d'être sur le point de tomber dedans s'il ne faisait pas attention. S'il décidait de se laisser à la facilité, à ce qui comptait juste pour lui au lieu de penser à l'intérêt général.

Réalisant que Lily l'avait rejoint, il éteignit sa cigarette dans le cendrier qu'il gardait sur le rebord de la fenêtre avant de la refermer. Ils ne se terraient pas, ils faisaient taire. La plupart des médias devaient déjà être censurés, en tout cas pour les plus importants, le reste finirait par suivre si personne ne faisait rien. Lui compris, il en était aussi conscient. Moi je sais oui. Mais c'est ma parole contre la leur, je n'ai aucune preuve concrète. Juste ses dessins, influencés par la terreur que lui avait inspirée la prison, même pas une bonne représentation de la réalité. Juste ce qu'il avait vu, et il était un mutant donc forcément dans le tord. Est-ce que ça valait les vies qui pourraient être perdues si jamais la vérité se faisait et qu'une partie de la population décidait que c'était trop? Est-ce que ça changerait même quelque chose? Et toujours cette impression qu'au moindre mouvement, il pouvait basculer. Tout perdre. Désolé darling, t'espérais sûrement autre chose que du baby-sitting pour ce soir... Lui aussi à vrai dire, mais il n'était pas mécontent non plus de la tournure que ça avait pris. Lily avait une place spéciale dans sa vie, qu'elle soit au courant avait quelque chose de rassurant, au moins un petit peu. L'art de se raccrocher au moindre signe positif, aussi infime soit-il, au milieu de la dystopie dans laquelle ils vivaient depuis début juin.

Il s'était rapproché de la jeune femme, prenant ses mains dans les siennes avant de les placer sur ses épaules, ses propres mains se posant autour de la taille délicate. Juste le contact de ses doigts contre ses formes, et il réalisait à nouveau à quel point le contact d'une autre personne lui avait manqué. Je te préviens, je mange beaucoup depuis que j'ai mon pouvoir. Ça demande un max d'énergie, c'est épuisant. Et il dormait mal à cause des cauchemars, qui le faisaient sortir de son corps, et le fatiguaient. Et ça continuerait tant qu'il ne serait pas capable de contrôler quand il sortait, ou tant qu'il ferait des cauchemars, ce qui ne semblait pas pour tout de suite. Et je crois que j'ai besoin d'un calin avant que t'ailles fouiller dans le frigo aussi. Aussi enfantin que ça puisse sonner, ce besoin de contact, de sensation tactile, était devenu son ancre. La seule vraie manière de savoir dans quel état il se trouvait. De combler un peu l'isolation qu'il ressentait depuis que ça avait commencé. Posant son front contre l'épaule de la belle, il avait laissé échapper un soupir. Des années à ne dépendre de rien ni personne, sa liberté, sa vie, qu'il vivait comme il l'entendait, et des cailloux tombés du ciel faisaient tout voler en éclat. Après manger je serais un peu plus en forme, promis... En tout cas il essayerait.

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Sujet: Re: magic comes with a price (Rahim) :: Mer 24 Juin - 13:54
Sa parole contre la leur… Parfois, Lily oublie que beaucoup de personnes jouent encore en respectant les règles. Des preuves, ça se crée, ça se forge, ça s’imite, ça se contrefait. Surtout avec la longueur d’avance que peut leur offrir le don de Rahim, le champ des possibles s’étend jusqu’à l’horizon. Il serait si facile de concocter un scénario incriminant en bidouillant la vérité, sans jamais la nier mais en l’arrangeant subtilement de façon à ce qu’elle serve leurs ambitions. Les mensonges les plus efficaces sont aussi ceux qui puisent leurs racines dans la réalité. Et la jeune femme n’en est pas à son premier rodéo. Elle sait ce qui marche, ce qui convainc.
Elle sait que s’ils veulent des résultats, ils ne peuvent pas se permettre d’attendre que la loi soit de leur côté. Mais là encore, elle n’a jamais eu de mal à négocier avec sa conscience. D’autres ont plus de scrupules.

Elle pourrait le lui dire. Elle aimerait le lui dire, si elle ne craignait pas de l’affoler. Lui expliquer que s’il lui en laisse le temps et l’opportunité, elle saura trouver une combine. Mais l’excuse de Rahim l’arrache à ses pensées et un petit sourire attendri se glisse sur ses lèvres en entendant le surnom affectueux. Ses plans sur la comète passent au second plan, sans disparaître totalement. « Tu connais beaucoup de baby-sitters qui se promènent jambes nues devant les enfants qu’elles sont censées garder ? rétorque-t-elle d’une voix malicieuse. » Qui sait, les Américains l’étonnent toujours. Et puis elle est forcée d’avouer que ces temps-ci, elle commence à devenir accoutumée aux aveux, aux confidences. Plus rien ne la surprend. L’image de Seth, tendu comme un arc sur son canapé, son visage crispé par la peur du rejet tandis qu’il prononce les mots fatidiques, “je suis un mutant”, restera à jamais gravée dans sa mémoire. Elle ne devrait pas être choquée. En tant que prostituée doublée d’une espionne, elle est celle à qui l’on raconte tout. Mais ce secret-là, confié les yeux dans les yeux plutôt que du bout des lèvres entre les draps, lui confère une nouvelle responsabilité. Elle n’est pas habituée. Ça a toujours été elle toute seule contre le reste du monde.
Elle regarde Rahim et elle se demande ce qu’elle a bien pu faire pour gagner une telle confiance, car elle ne la mérite pas.

Lily se laisse manœuvrer docilement contre lui, souriant avec indulgence quand, au fond, elle lui est reconnaissante d’initier le contact. Elle serre brièvement ses épaules dans un geste rassurant avant de les glisser autour de son cou et de se nicher là, ses doigts sur sa nuque, son odeur dans la tête. Elle peut sentir ses mains au creux de sa taille et elle se repaît de son toucher à la fois sûr et délicat. « C’est noté, j’ai ta permission de piller le frigo alors. » D’accord, elle n’a pas d’enfant. Cela ne l’empêche pas de savoir prendre soin d’adultes en train de vivre leur deuxième puberté. Choisissant d’interpréter l’avertissement de Rahim comme un défi personnel, les idées de recettes commencent à fuser sous son crâne, mais elle ne s’impatiente pas et demeure prisonnière volontaire de son étreinte. Face à son aveu de faiblesse, elle ne cherche pas à s’extirper de ses bras, y plonge au contraire avec un abandon dont elle devine qu’il a besoin. Elle peut lui donner ça, à défaut de plus. Elle s’efforce de se grandir, de se faire pilier pour qu’il puisse lâcher prise un instant. Sans doute qu’elle en a besoin elle aussi. Besoin de s’assurer qu’il est encore là. Qu’il ne va nulle part. Que, dans son jardin secret, elle a une place au soleil. Qu’elle, la femme de l’ombre, existe à travers lui puisqu’il la connaît et la chérit. Pour Lily qui se nourrit d’attention comme une fleur de lumière, l’affection facile de Rahim est une véritable addiction.

Au bout de quelques longues secondes, elle se recule presque à contrecœur et l’embrasse sur la joue, comme pour adoucir la séparation. « Je m’occupe de tout, va te reposer, lui murmure-t-elle à l’oreille. » Au moins pour ce soir, elle est la maîtresse d’une maison qui ne lui appartient pas, pour les beaux yeux du propriétaire.
Main de fer dans un gant de velours, Lily, déterminée à chasser les cauchemars, se dirige vers la cuisine à pas feutrés, enjambant les coussins éparpillés sur son passage, et se met au travail.

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